i'm a lone wolf.

w/ @Ethan Fox

◊ ◊ ◊

le monde est dirigé par deux types de personnes : les pantins, et les marionnettistes. c'était à nous de choisir quel camp on souhaitait intégrer.
je suis de ces jeunes anticonformiste qui déteste les cases, et pourtant, j'ai fini par me laisser aller à me dire que j'étais un pantin.
incapable de faire la moindre infraction, me soumettre au désir du gouvernement quand il était question de sécurité sociale.
et pourtant au fond de moi, je me sentais l'âme rebelle. celle qui déroge à la règle, celle que vous détestez entendre mais que vous écoutez quand même... répondre, tacler, combattre l'injustice même si tout semble perdu.
mais on a peur, vous savez ? le pouvoir, quand on ne l'a pas, il est effrayant. car si on décidait demain de vous éliminer... vous n'existeriez déjà plus.

l'air est frais ce soir, mais le beau temps semble venir faire son tour de los angeles. cette brise marine est plus que bienvenue ceci dit. je déteste la chaleur.
habillé d'une robe très courte qui couvre à peine le haut des cuisses, des talons bien trop hauts pour une skateuse, je remets mon manteau en cuir sur la robe rouge bordeaux en faisant claque les aiguilles noirs d'encre sur le sol.
les cheveux détachés en parfaite lionne d'afrique, je passe le vigile comme s'il n'y en avait pas avant de me faire rattraper par le poignet, sentant ma cheville craquer légèrement, se tordant, menaçant de me faire tomber sur le sol à la vue de tous. « hé, mais ça va pas ?! » que je crie pour couvrir la musique alors que mon regard bleu acier tombe sur les lunettes noires du videur.
on me demande de sortir, je refuse. on me demande ma carte d'identité, et j'insiste à demander pourquoi. on me demande ce que je fais ici seule, j'insiste à demander encore une fois... pourquoi.
le vigile m'attrape à nouveau par le poignet et je me dégage en lui griffant les doigts. cette fois-ci il se retourne et je manque de tomber en reculant, ses mains effleurent mon nez puis mon coups, le bout de mes doigts... comme une scène au ralenti alors que mon cœur bat à tout rompre.
je glisse entre les gens et cours à l'intérieur du nightclub sans laisser mon sac ou mon manteau.
je continue de circuler entre les gens, jouant des coudes. petite et habile, je passe par la piste de danse avant de longer le bar, le vigile me rattrape malgré son allure bien plus costaude.
me retournant pour l'observer, je finis par heurter quelqu'un dans ma course poursuite et l'alcool me monte aussitôt au nez alors qu'un homme me surplombe légèrement, il me surplomberait de toute sa hauteur sans ces fichus talons. « woh là, merde. » je sors rapidement un mouchoir de mon sac pour le tendre à l'inconnu au regard azuré (?), alors que le vigile semble s'être arrêté.
j'ai perdu. « je dois surement retrouver la sortie... » un sourire taquin, le pouce qui montre l'entrée sur le chemin du videur. « le gorille ne voulait pas me laisser entrer. » comme si cette seule explication suffisait à pardonner son audace, sa défiance... sa rébellion.

(c) oxymort