Renouer avec l’enfance. Oublier l’espace d’un instant, le monde qui part en lambeaux. Une odeur de sucre chatouille tes narines. Des cris d’effroi te parviennent dans un écho unique. Encore quelques enjambées et tu franchis l’arc monumental faisant office d’entrée vers un univers parallèle. Ton appareil autour du cou, tu tâtonnes doucement, admirative du décor forain. Des lumières qui clignotent par dizaines, tu te sens hypnotisée, happée par les attractions, par CETTE attraction. Te rapprochant de l’automate, tu glisses une pièce dans la machine et obtiens un présage ridicule. Un soupir plus tard, tu photographies cette supercherie et discrètement, tu démarres ta séance photo. Des couples, des sourires, des peluches. Tout ce que ton oeil étrange perçoit est capturé. Et puis tu te perds. Tu oublies l’objectif et t’évades dans tes pensées. Tu te plonges dans l’imaginaire, dans des scénarios farfelus. Tu interceptes des bribes de conversation et il apparaît. Une tour de contrôle au milieu d’une armée de nains. C’est le gars que t’a surpris récemment en train de vendre un drôle de produit en pleine rue. Il faisait nuit et tu t’es enfoncée dans la pénombre, contre le mur, frôlant ce dernier jusqu’à être hors de portée pour t’enfuir. Le pauvre, encore un soldat qui exécute les ordres d’un tyran. De la chair à canon. Un intrus dans ce temple du frisson et du paranormal. En somme, la distraction parfaite, de quoi satisfaire tes méninges insatiables. Tête baissée, le nez sur ton portable, tu fonces en sa direction et le percutes de plein fouet, laissant alors tomber ta carte idiote entre vous. « Euh .. Pardonnez-moi, vous êtes pourtant remarquable » que tu lui adresses en relevant tes prunelles vers les siennes, ces dernières perchées à des kilomètres de hauteur. @Hizak Blackwood  

Fête foraine en ville, Los Angeles qui avait pourtant Disney et 6Flags permanents, une fête avait tout de même eue l'audace de s'installer pour le week-end. L'ambiance qui ramène les grand nostalgiques, les attractions attrape-nigauds, les manèges à petite ou grande sensation et toutes ces tentes étranges qui ne font qu'attirer les plus curieux. Ambiance lugubre ou de fête à vous de décider. Pour être honnête, tu ne sais pas trop ce qui t'avait attiré sur ces lieux, ton personnage n'était pas de nature fêtard et pourtant tu étais ici, peut-être qu'au fond toi tu voulais en profiter, c'était plus fort que toi, toutes ces odeurs et musicalités dans l'air ne faisaient que revivre de creux souvenirs en toi. Tu marchais lentement parmi la foule, observais les enfants crier et courir, les parents exaspérés et les adolescents dépenser leurs frics dans les stands à peluche. Perdu, ne sachant pas vraiment ou aller, tu marchais tel un fantôme parmi la foule, ce n'est que du coin de l'oeil qu'elle attirait ton attention. Cette machine, étrange, mystérieuse et qui était probablement le seul truc au monde qui avait le don de te donner le frisson dans le dos. Tu t'arrêtais de marcher et la fixais, hypnotisé par ce génie qui semblait avoir un fort pouvoir d'attraction. Sans même t'en rendre compte, tu étais devant le Zoltar, sa musique jouait en arrière-plan, yeux dans les yeux, c'était plus fort que toi, une pièce y était glissée. Un ticket ressorti, tu quittais la machine les yeux rivés sur ton billet. Tu ne comprenais pas vraiment la signification. Tu aurais bien voulu le jeter, mais tu en étais incapable, comme scotché à ce bout de papier. Tu continuais ta marche vers nul-pars tout en jouant avec le petit bout de papier. Elle te plaquait, tu ne l'avais pas vu, tu arrêtais ton chemin en laissant tomber ta prémonition. Elle te regardait les yeux et tu faisais de même, elle ne t'avait pas vu, malgré ton apparence? Un sourire discret en coin apparaissait sur ton visage, elle n'était pas la seule de faire ce genre de commentaire et pourtant, étais-ce de l'ironie dans sa voix? Vraiment?Tu te penchais pour ramasser ta carte sur le sol, couchée à coter de sa soeur.

La bonne vieille entourloupe. Ton piège calculé de A à Z, tu le percutes dans sa trajectoire, feignant la surprise la plus totale pour éviter d’attirer de la suspicion. Ta carte à la prémonition risible rencontre la sienne et se couche sur le sol. L’étonnement baissant de seconde en seconde, tes grands yeux de poupée investissent le visage anguleux du jeune homme. « La faute au téléphone » Secouant ton mobile, tu te baisses à ton tour pour récupérer le morceau de carton. Quelle coincidence, lui aussi semble avoir dépensé 25c pour des conneries. Comme quoi, l’avenir intéresse aussi bien les journalistes que les délinquants dans son genre. « Il vous a dit quoi Zoltar vous ? Que vous alliez faire pipi dans les prochaines heures ? » Non parce que ta prémonition à toi, elle est tellement insensée. T’es une nana modèle, comment tu pourrais te faire virer d’un stand. T’as toujours respecté les règles. Et si .. Et si de le rencontrer aller subitement tout changer ? N’importe quoi. « Je m’appelle Astrid et vous ? » La main libre qui se tend en sa direction, tu demeures dans les échanges superficiels, tentant de la jouer fine pour ne pas éveiller des doutes du côté de la tour Eiffel.  @Hizak Blackwood

Carte ayant retrouvée son propriétaire, tu te redressais lentement pendant qu'elle se penchait à son tour. Tu la regardais faire, tout en retournant ton attention sur ton carton. Fronçais légèrement des sourcils.Apparemment... Je vais avoir un signe de l'univers qui répondra à ma question existentielleTu ne comprenais pas, tu ne voyais pas le but de cette prémonition mais c'était bien la raison de ces machines, te faire dépenser 25 cents pour des paroles en l'air, non pas que tu y croyais, mais avec ce genre de prophéties il était difficile d'y croire, aussi crédible que les numéros du biscuit chinois, pas vrai? Si seulement c'était ce que cette fille prédisait, cela aurait été véridique. Elle te tendait la main, se présentait sous le nom d'Astrid. Tu regardais ses grands yeux curieux avant de rencontrer cette main. Hizak Une fougue et une soif d'aventure, c'est ce sentiment qu'elle dégageait. Tu étais venu seul, de nature solitaire que tu étais et pourtant, étrangement, l'envie d'avoir de la compagnie pour cette soirée venait de te traverser l'esprit. Mais elle semblait beaucoup trop extravertie pour être venue seule.

Le calcul était exact. La rencontre s’est produite. Deux cartes ont rejoint le sol et deux paires d’yeux se sont mesurés. Tu le tiens, enfin. L’indiscrétion qui s’en mêle, tu l’interroges sur la nature de sa prémonition et arques un sourcil à sa réponse. Zoltar est un sacré escroc. À la fin de la soirée, il doit être millionnaire grâce à ses conneries. « Oh, intéressant. Vous avez bien fait de venir on dirait. » Brin d’ironie, tu pouffes de rire et enchaînes directement, ne laissant pas de temps mort ou de silence perturbant s’instaurer. Du tac au tac, tu te présentes et en attends la réciproque de la part de ce spécimen donnant le vertige. Son prénom tombe du bout de ses lèvres et un sourire éclaire ton visage en guise de remerciement. C’est vrai quoi, il aurait pu ne pas répondre et tourner les talons, mais au lieu de ça, il a fait un effort en déclinant un pan de son identité. « Dis moi Hizak, tu as au moins une question existentielle qui tourne en rond dans ta tête ? » Une transition du vous ou tu non signalée, tu reprends ton appareil photo et photographies les pointes de vos chaussures discutant elles aussi ensemble. « Moi je vais apparemment me faire virer d’un stand, alors que je n’avais même pas prévu de jouer puisque je suis venue seule et que j’ai pas franchement envie de décrocher une peluche pour me l’offrir tu vois » Tes globes qui roulent dans tes orbites, tu évacues un soupir, tendant officiellement la perche à ce jeune homme aux gènes de géant. @Hizak Blackwood

Un rire quittait ses lèvres, elle était sympathique, elle avait de l'entre-gens contrairement à ton personnage. Beaucoup trop sympathique pour toi. Cela faisait bien longtemps que tu n'avais pas eue une conversation dite normale avec quelqu'un autre qu'Andres. Tu haussais d'un sourcil, c'était bien ça le problème, tu n'as pas de question existentielles qui pourraient être résolues dans une fête foraine. Évidemment... Un flash, braqué sur tes chaussures, tu jetais un coup d'oeil sur son appareil. Cela avait coup le fil de tes pensées. Tu mettais ton papier dans ta poche, cet appareil était synonyme de mauvaise augure, tu n'avais jamais aimé les photos, tu n'avais même pas de ConnectUs justement parce que tu n'y voyais pas l'intérêt, en plus, tu devais te faire discret, Hizak Blackwood n'avait jamais existé, il existe sur les papiers, il a un casier judiciaire certes, mais tout cela n'est que du faux, ta vie n'est que mensonge depuis deux ans. Au moins, elle avait photographié tes pieds, mais qui sait. Tu reculais d'un pas, tu l'avais écouté discuter et tu voulais discuter avec elle mais, ses yeux, son appareil, rien ne te mettait en confiance, mieux valait tourner les talons. Qui sait, peut-être que c'est ton jour de malchance? Allez salut

Parfois, il faut être sympathique pour deux, notamment lorsque l’on se retrouve confronté à une pierre tombale. De nature enjouée, tu n’as jamais eu de problème pour élaborer une relation, mais pour la maintenir, il en est autrement. Abonnée aux dérapages, il n’est pas rare que tes proies s’enfuient à toute vitesse face à tes bizarreries. Hizak fut d’ailleurs une de tes victimes puisque la photographie inattendue de vos chaussures le fit déguerpir en moins de deux. Existe-t-il une phobie des clichés, des flashs ? Son portrait n’a même pas été immortalisé, pourquoi s’éclipser alors que le courant semblait passer entre vous ? Frustrée et curieuse de son départ, tu ne bugues qu’une seule seconde avant de cavaler à ses trousses. « Hey attend ! Ne t’échappe pas comme ça ! » Tes minuscules gambettes s’étirant au maximum, tu le rattrapes et empoignes son avant-bras « Je peux réparer immédiatement ma maladresse et ainsi donné raison à Zoltar » Car si tu supprimes la raison de sa fugue, alors tu pourrais encore te faire éjecter d’un stand et ce, en sa compagnie. Logique. Il n’y que lui qui t’a tapé à l’oeil et qu’avec lui que tu pourrais réveiller le démon qui sommeille en toi. Ce type est vraiment instable, sérieux, qui réagirait comme ça pour une broutille pareille ? « Ça marche ? Si j’écrase la photo, j’peux encore traîner avec toi ? »  @Hizak Blackwood