Un voile d’humidité traverse ta carcasse déambulant vers l'infini. Le casque fixé à tes oreilles, tu additionnes les enjambées sur le sable refroidissant. Los Angeles est une pépite, mais cela ne t’empêche pas d’être en manque d’Albuquerque et de sa saleté. Nous ne sommes qu’en milieu de semaine et pourtant, tu es déjà épuisée, lessivée, démoralisée. Une mélodie nostalgique baladant tes tympans, tu te rapproches du rivage teinté par le crépuscule. Aucun son des flots ne stimule tes aires auditives. L’eau est silencieuse. Ta paire de sandales à la main, tu longes l’océan, tes pieds léchés continuellement par la houle. Le sentiment de solitude pèse au fond de ton coeur et t’attires drastiquement vers le sol, mais tu résistes. Pas après pas, tu oscilles entre désespoir et espoir. Finalement, tu te retrouves sous le célèbre ponton de Santa Monica et y décides de t’y rendre, jusqu’au bout, ignorant les derniers touristes ou promeneurs sur le départ. Le parc d’attractions déserté, tu poursuis ta route jusqu’au bout, jusqu’à ce qu’une barrière vienne t’arrêter et te séparer du vide. Une vague illusoire de puissance t’inonde. N’en ayant jamais assez, tu grimpes sur le premier barreau et te courbes par-dessus bord, oubliant radicalement qu’on pourrait avoir une délicieuse vue de ta petite culotte sous ta robe. #rplibre