| | | ( @alittlebitofrain)les néons miroitent sur l'épiderme et virevoltent au fin fond des pupilles. l'âme impétueuse ondule, endiablée au beau milieu des personnages de minuit. les tracas s’essoufflent dans le vent en quelques taffes, libérant la peine muette retenue bien trop longtemps au cœur. et comme si le monde était devenu invisible, que le brouhaha ne formait plus qu'un écho lointain qui lui effleurait à peine les oreilles, il erre songeur parmi les corps déchaînés, les pas légers et le cœur déjà moins alourdi par les quelques verres déjà bien entamés. néanmoins, il lui en faut plus, beaucoup plus pour étouffer les dernières pensées criardes qui résonnent dans sa tête. celles qui hurlent des mots sinistres à embuer les iris encore, comme si les larmes n'ont pas été suffisantes à avoir douloureusement dévalé ses joues ces derniers jours. il lui en faut beaucoup plus pour étouffer la peur qui murmure derrière les cris, la peur accrue de la solitude. et pourtant, ce soir, il est seul au cœur de la foule. il craint la solitude, mais ce soir, il semble en avoir besoin, il semble avoir besoin de muer la réalité, et de se retrouver parmi le tas d'incertitudes qui s'accumulent de jour en jour. il n'arrive plus à peindre, les couleurs sont devenues ternes sur le bout de ses doigts, et il a beau erré des heures près des lampadaires, même les étoiles ne réussissent plus à calmer la rage qui pulse en lui. alors ce soir encore, les vices reprennent le dessus pour éteindre la douleur de la réalité. déjà en dehors de lui-même, il semble régi par ses pensées plus que les liqueurs, mais l'issue n'est plus qu'à quelques pas, alors il continue de marcher, de s'avancer vers le comptoir, l'âme avide de nouveaux délices. il continue de frôler les silhouettes de très près, jusqu'à ce que sa poitrine s'entrechoque avec un corps qu'il sent s'échouer par terre. bientôt, la panique s'éprend de lui et il se baisse rapidement en venant tendre sa main à la personne qu'il a eu le malheur de faire tomber. « putain. j'suis tellement désolé, vous allez bien ? » |
|