T'as mal comprit. Ah. Make sense. Mais elle s'en va s'asseoir sur le lit et dit qu'elle porte pas le stérilet.. et qu'vous vous êtes pas protégé une seule fois. C'qui est vrai. Putain d'vrai même. Tu bats des cils, soufflant l'air de tes poumons. Trop grosse journée là. Brinley, Avana et l'histoire du passé.. là une question d'grossesse.. t'vois flou. "eh.. t'crois que.. enfin, t'penses que.. j'veux dire t'pourrais l'être ?" Tes deux mains contre ta nuque, tu t'retiens d'pas t'remettre à pleurer. Voyons ce soir.. t'es bin sensible ?

Toi, tu t'es allongée sur le lit après avoir ris, en essayant de chasser ces pensées-là de ta tête. Ce serait... pas vraiment le moment, pour être enceinte. Pas quand tu viens à peine d'apprendre qu'il te manque des mois ou peut-être même des années de ta vie, dans ta mémoire. Il te demande si c'est possible et tu hausses les épaules... T'arrive pas trop à décrire son état en ce moment. Tu vois pas s'il serait content ou pas, ou s'il essaie aussi d'pas se faire d'idées, comme toi. Tu souris tendrement et prend une grande inspiration. J'suis malade quand j'angoisse... Normalement je fumerais un joint pour me calmer... mais j'préfère pas faire ça devant toi. Tu passes ta langue entre tes lèvres. Et c'est la seule et première fois qu'j'ai été malade récemment, donc bon... On se fait surement des idées.

Elle t'expliques et pour vrai ? T'es encore déçu. Putain, aujourd'hui t'es vraiment sensible. "Ouais.. bien sûr, évidemment ahah.." tu renfiles avant de sortir de la chambre pour descendre en bas. Bien sûr qu'elle l'est pas, ce serait trop parfait. Voyons, t'en veux tellement que t'en auras pas d'sitôt. Tu sors tout c'qui est utile pour sa salade de noix, essuyant ses yeux rapidement, il se prend une bouteille d'eau pétillante au concombre. Putain, il est fatigué là d'avoir trop pleurer.

Si c'était pas clair sa réaction avant... maintenant ce l'est. Tu le regardes quitter la chambre en silence. Tu te demandes si tu dois dire quelque chose ou pas... si tu dois le suivre ou pas... Au final, tu choisis de sortir du lit et d'aller le rejoindre en bas, le ventre un peu à l'envers. Tu lui fais un câlin derrière son dos et tu poses ta tête entre ses deux omoplates. T'veux commencer à essayer ? Murmures-tu, avant d'attendre de voir comment il va réagir.

Elle apparaît et vient t’enlacer de dos, la tête entre tes omoplates pendant que tu coupes des concombres. Ce qu’elle te dit te fait relâcher ce que tu fais en soupirant. Tellement sensible que tu portes les mains à tes yeux parce que t’éclates en sanglot. T’es fatigué, Charlie. Lui avouer ton plus lourd secret à ouvert les valves et maintenant tout semble injuste. excuse-moi.. que tu marmonnes dans tes mains. Tu tentes de reprendre le contrôle un peu j’me fais juste trop d’attentes de la vie là.. je sais que tu penses à ta carrière et c’est okay.. j’ai juste cru.. que peut-être c’était possible. Sans même penser à ses parents, à la dernière année. T’as juste cru pendant 1 seconde que la femme de ta vie pourrait porter tes gosses.. et c’est devenu réel avant que ta joie revienne à la réalité.. tu l’mérites pas, d’être heureux Charlie.

À ta question, le blond relâche l'outil de cuisine et le fruit, afin de porter ses mains à ses yeux. Une nouvelle fois, les émotions prennent le dessus et il éclate en sanglot dans tes bras, sans que tu ne puisses rien faire. Tu l'écoutes, le visage attendrit et le regard inquiet alors que tu fixes son dos. Charlie te fait ses excuses... mais tu te demandes sincèrement ce que tu as pu dire ou faire, pour le mettre dans cet état. Vous avez passé une dure journée. Si toi t'as été anxieuse toute l'après-midi, tu n'oses pas imaginer l'angoisse qu'il a pu enfermer pendant neuf longues années. Encore plus aujourd'hui. Tu lui caresses le dos, écoutant ce qu'il avait à dire, silencieusement. Il est déçu parce qu'il a cru que c'était possible... Que tu sois enceinte ? Oui, fort probablement. Tu sais à quel point Charlie attendait les bébés de Cameron avec impatience, à quel point ça l'avait déchiré de ne pas voir cette grossesse venir à terme. Doucement, tu te décolles de lui pour le forcer à se retourner vers toi et de nouveau, tu te rapproches de lui pour reposer ta tête contre son torse. J'veux pas te faire de faux espoirs... Parce que la vérité c'est que... J'sais pas ? J'sais pas si j'le suis. Mais c'est pas impossible. Tu te mords la langue, réfléchissant un peu contre lui avant de reprendre la parole. Mais si j'le suis... on l'garde, Charlie. Et si j'le suis pas, on peut essayer. J'pense à ma carrière évidemment, mais pour l'instant rien est encore certain. Alors que toi et moi, ce l'est... Oui, Avana. Tu considères que c'est certain entre vous deux, peu importe c'que tes parents en penseront. Mais peut-être que t'es un peu trop sûre de toi, là. ... Et ça ne veut pas dire qu'on va réussir du premier coup... Alors l'un n'empêche pas l'autre bébé. Même que ? Si tu m'demandes c'que j'veux... ? C'est c'que j'veux. T'as longtemps fantasmé sur le rôle de mère avec Warren et encore plus récemment avec Mikayla. En vérité, ça te fait un peu peur, de penser qu'vous allez peut-être vous jeter à l'eau... Mais ça ressemble à une peur positive, pour une fois dans ta vie.

Épuisé, un rien te fait éclater en sanglot. C'est juste décevant en fait. Tout l'est. Qu'elle ne se souvienne de rien aller jusqu'à le fait que t'as cru deux secondes.. qu'elle pouvait être enceinte. Mais sa carrière... vous deux, c'est juste pas possible, en fait ? Et elle te rassure, ta blonde. Elle te dit qu'c'est pas impossible et qu'si elle ne l'est pas vous pouvez essayer pour en avoir. Qu'sa carrière c'pas encore coulé dans l'béton. T'souffles, renifles puis te racle la gorge et hausse les épaules "j'crois qu'on devrait y réfléchir.. et pas le dire comme ça sur le coup de l'émotion. J'en veux Avana, j't'apprend rien. J'en veux plus que ma propre vie.. mais si on est pour s'essayer.. autant attendre que tout soit réglé." T'souffle longuement reprenant ton couteau pour continuer ce que tu faisais déjà.

Il semble retrouver un peu ses esprits... petit à petit. Après avoir repris son souffle, le blond te demande d'attendre et d'y réfléchir. Tu pinces tes lèvres et hoche la tête... ça fait du sens, c'est raisonnable comme demande. J'le dis sur le coup de l'émotion, ouais... mais ce n'est pas parce que je le dis maintenant que ça ne m'a jamais traversé la tête... Tu souris tendrement et le regarde alors qu'il continue de couper les concombres. Mais... ouais... j'imagine. Dis-tu en souriant, même si au fond, t'es un peu déçue à ton tour...?

T'as tellement peur Charlie, t'as peur d'être déçu. T'fais juste ça depuis qu't'es né, être déçu. T'en as marre et même si t'entends la déception dans la voix d'Avana.. tu sais que d'attendre et vous placez un peu avant et la meilleure chose à faire. Tu te mets à couper les tomates, puis les fraises. Tu sors ensuite du kale et des noix de Grenoble. "Au moins notre maison, t'penses pas ?" Avant de pleinement essayer. D'essayer volontairement. "Mais on fait pas gaffe bébé alors.. honnêtement, essayer ou pas.. si c'est dû, c'est dû." Doucement, tu la repousse pour aller chercher du vinaigre de framboise et le l'huile d'avocat. Dans un plat à salade, tu mélanges le tout et sors deux bols et une bouteille d'eau pétillante au concombre et en verse dans deux verres. T'glisses le bol sur l'îlot vers elle "mange mon coeur, ça va t'faire du bien." Tu souris, allant t'asseoir sur l'autre banc près d'elle.

Tu le regardes cuisiner, n'ajoutant rien de nouveau à ta réaction. Puis, en entendant ta déception, il te demande au moins d'attendre d'avoir votre maison. T'hoches la tête en silence, toujours un sourire sur tes lèvres. Non... Oui, t'as raison. Tu inspires profondément. Ouais... mais... du coup tu veux commencer à faire attention...? Lui demandes-tu, en allant t'accouder sur l'îlot après t'être assise. Charlie reviens vers toi avec vos bols et tu souris. Merci... ça a l'air bon. Et tu commences en prenant ta fourchette, puis en piquant dedans pour venir prendre une bouchée. T'es pas fan des fraises et de la framboise dans une salade finalement, mais ça va, c'est encore pas si mal ! Tu prends une autre bouchée et soupire. God, j'avais vraiment plus faim que je pensais ! Tu ris doucement.