Vous ne pouvez pas... says who? Paxton? Leslie ne sait certainement pas ce que toi, tu sais... mais le drama, c'est très peu pour toi. Tu n'oses pas faire de bruit, ni de vague... tu ne veux pas être celle qui s'interpose dans leur amitié, ou même leur lien professionnel. T'en as déjà trop fait, selon toi. Mais... Il y a un mais. C'est Leslie. Et c'est totalement imprévu, c'que tu ressens quand t'es avec lui... ou quand il te manque. Et t'aurais pas pu prévoir, parce que c'n'est pas un feeling que t'as déjà connu avant de toute façon. Son nez se perd dans ta nuque et tu fermes les yeux, profitant de son souffle chaud près de ta chair meurtrie. Tu avales difficilement ta salive, et ce n'est que là qu'tu réalises que tout ça t'affecte plus que tu ne le pensais... Et tes pensées s'envolent vers ton père qui est toujours derrière les barreaux, vers la France entière qui connaît ton nom et enfin ta mère, qui est partie beaucoup trop tôt. Tu te demandes c'que t'as pu faire, pour en arriver jusque-là. Tu te demandes pourquoi est-ce que tu peux être bien avec un gars aussi doux que Leslie, alors que t'as toujours normalement été attirée par les hommes qui sont tout le contraire de lui... Du genre Paxton. Parce que ouais Sixtine. T'es attirée par Leslie, c'est indéniable maintenant, non ? Il n'y a pas 150 explications à donner, pour justifier que ton coeur bat aussi vite, là. Pour justifier que tu sois incapable de réussir à te tenir loin. Tu commences à avoir vraiment chaud dans ton hoodie, à force de réfléchir, de te rendre nerveuse à cause de lui... Alors tu te détache de lui un peu pour retirer ton hoodie et, en croptop, tu te rallonges à ses côtés.

Tu repenses à ta conversation avec Paxton, à ses menaces. Tu repenses à ta carrière. À tes relations. Brinley, Clover, Celia, Avana... Sixtine. T’es pas doué avec ça, c’est vrai. T’as pas le choix que d’accepter cette évidence. Sauf que tu dois accepter l’autre évidence, celle que tu ne peux résister à Six. En sms ou en face.. t’arrives pas à lui résister longtemps. Comme si tout ton corps, tout ton âme la réclamait. Comme si tout ton être voulait du sien. De sa chaleur. Des battements de son coeur. De ses rires. De ses sourires. De ses gémissements quand tu lui fais l’amour. De ses joues qui rosissent quand t’es autour. De son regard sur toi, comme si elle te voyait toi, pour qui tu es vraiment. La belle s’éloigne pour retirer son hoodie, comme si elle t’avais entendue en pensée et revient près de toi. Tes lèvres forment un rictus fin, alors que tu approches ton nez de ses clavicules. Elles te font capoter.. et t’sais pas pourquoi t’aimes ses clavicules. C’est stupide... ouais mais c’est comme ça. Elle n’a pas de soutien-gorge, tu sens son petit galbe contre ton menton. Tu recules la tête pour remonter à sa nuque et y nicher le nez doucement... mais tes opales figent sur des ecchymoses. Couleurs foncés... c’est récent. Tu bats des cils, remontant tes yeux remplit d’incompréhension dans ceux de la blonde. Qui ? Quoi ? Elle a essayée d’se pendre ? Sois pas stupide Les’ c’est des traces de doigts. C’est évident. Paxton ? C’est ta faute ? Putain... rapidement, le visage d’Avana s’impose. Le soir où, t’as faillis tuer c’gars. Tu veux pas savoir, parce que si tu sais... tu vas le détruire ? Pas juste parce que c’est Sixtine... mais parce que c’est une femme point. Tu baisses les yeux sur les blessures et sans parler tu viens déposer de petits baisers dessus. Sur chacune des marques brûlantes. Lentement, comme si c’était une chose fragile. Ce l’est. Même si elle l’avoue pas. Traçant un sillon de baiser pansement sur sa chair, tu remontes sur sa mâchoire.

C'était complètement inconscient. Après tout, maintenant que t'es avec lui, tu ne penses plus trop à Paxton... et encore moins au fait que tu as des marques bien visible dans ton cou. Tu t'allonges à ses côtés, te replace dans ta position initiale et Leslie replonge son nez dans ta nuque pour se faire un nid. Le silence demeurre le maître de la pièce, il n'y a que vos souffles qui s'entendent et toi, tu as les yeux fermés pendant qu'il admire tes blessures. Tu ne le vois pas... ne le comprend pas, jusqu'à ce qu'il vienne y poser des baisers. Il a forcément vu... et il a forcément pitié. Tu déglutis, tu sens ta mâchoire se serrer et tu souffles l'air de tes poumons par ton nez. Leslie remonte ses lèvres le long de ta mâchoire et tu recules légèrement la tête, pour revenir plaquer tes lèvres contre les siennes. T'as envie. Tu ne peux peut-être pas... et il te repoussera surement... mais t'as envie. Et contrairement à ce qu'il semble croire, t'es sous l'emprise de personne d'autre que tes propres sentiments.

Tes lèvres quittent sa mâchoire quand elle recule légèrement la tête. Tes lèvres sont prisent d’assaut par les siennes, quand elle revient plus près. Tes lèvres goûtent le melon des siennes. De la gomme, peut-être ? Ou un baume pour les lèvres ? Tu fermes les yeux, soupirant par le nez en silence. Tu arrêtes le baiser doucement, juste pour te remonter face à elle sur l’oreiller et tendrement tu retrouves ses lèvres. La courbe de son sourire entre tes lippes, t’arrives pas à la repousser... même si ta carrière est en jeu. Personne vous voit ici. Vous êtes protégés par les draps. Par la pénombre de la chambre. Par les gardes dans le couloir, par les murs de l’hôpital. T’as besoin de tendresse. T’as besoin de sa tendresse. De sa douceur, de sa beauté contre ta peau. T’as besoin de sentir ses lèvres sur les tiennes, sa langue contre la tienne. Tu recules un peu, ouvrant les yeux pour plonger dans les siens en silence. T’es proche, très proche. Tu passes d’un oeil à l’autre en respirant les lèvres entrouvertes. Tu penches la tête pour que ton front se retrouve dans la curve de son arcade nasale, ton nez près de sa bouche et tu déplaces sa main sur ton torse, là où... ton coeur palpite trop fort. Et dans un demi-souffle presque inaudible, on entend c’est toi... qui fait ça. Qui lui fait ça.

Comme à son habitude, le baiser est doux... presque trop tendre. Tu le sais... oh putain oui, tu le sais que c'est le diable. Parce que c'est trop bon... et donc, un rappel qu'tu es une femme faible et qu'il peut fucker ta vie s'il en a envie. Le brun remonte sur l'oreiller pour t'embrasser de nouveau et même si tu te cris des bêtises dans ta tête, tu prolonges encore plus délicatement, plus sensuellement. Mais Leslie recule et le contact cesse. Ta main est guidé sur son torse et tu sens sous ta paume, les battements de son coeur, synchronisé aux bip du cardiogramme. C'est toi. C'est toi quoi ? Deux secondes de plus à réfléchir et tu réponds à ta propre question ; c'est ta présence qui lui fait cet effet-là. Ta main prend la sienne, pour l'imiter et la déposer sur ta poitrine, entre tes seins. C'est réciproque... Chuchotes-tu, la voix presque cassée.

Elle prend ta main et fait pareil, chuchotant que c’est réciproque. Sous tes doigts, les battements de son coeur soulèvent presque ta main. Doucement, tu déplaces ta paume jusqu’à sa nuque, caressant son cou de ton pouce. Toujours le front contre son nez. Tu respires lentement, le parfum de sa chair. Ta gorge se noue. *T’peux pas.* Vous ne pouvez pas et vous l’savez tous les deux. Tu la maintient là, par la nuque, contre ton front. Tes poumons s’écrasent. Ils brûlent. T’as l’impression d’avoir une boule de billard dans la trachée et ça empire ton mal de crâne. Et là, là tu lui ferais l’amour. Putain c’que tu en as envie. De connecté avec elle. En silence, tu soupires. T’oses pas la regarder dans les yeux. T’as peur qu’elle y voit l’humidité d’tes opales. Qu’elle y voit la dilatation d’tes pupilles. C’était presque la fin du monde hier... et tu réalises que tu aurais pu, ne plus jamais la voir. C’est dangereux, ce genre de pensée, Les’.

Toi et lui. L'imprévu. Vous êtes l'incompréhensible et surtout, l'inexplicable. Comment est-ce que deux amis de longues dates, puissent un jour voir leurs coeurs chavirer l'un pour l'autre ? Qui est-ce qui a les droits, ici ? Qui est en charge de vos sentiments ? Parce qu'il a surement laissé la manette seule, en présence d'un enfant de 2 ans. Et encore pire... c'est que dans tout ça, t'as envie de lui. Entièrement lui. Tu le veux nu, tu le veux vulnérable, tu le veux transparent. Comme si tu n'avais pas besoin de voir son physique, ou son histoire ou ses démons... comme si tu voyais déjà bien au-delà. Tu le vois lui, pour ce qu'il es. Tu soupires à ton tour, puis tu baisses les yeux. Ta main remonte à ses cheveux pour le caresser et tu embrasses son front. Toi aussi... t'aurais pu le perdre. D'ailleurs, comment va sa tête ? Est ce que tu lui fais mal, quand tu lui caresses les cheveux comme ça ? J'suis désolée... Murmures-tu. J'voulais pas te nettre dans cette situation là, avec Paxton... ou... tout court, en fait...

Elle caresse tes cheveux, puis embrasse ton front. Ça fait du bien. Trop de bien. Et c’est mal ? T’sais pu trop. Elle parle, s’excuse. Tu recules la tête lentement, acceptant finalement de la regarder. Tu déplaces ta main sur sa joue et tu la fait taire poliment de ton pouce contre ses lippes. **Arrête..** que tu souffles en caressant son inférieure tendrement. **T’es pas toute seule.** Dans cette histoire, vous êtes deux. Tu as voulu d’elle aussi fort qu’elle t’a voulue toi. Tu t’approches et embrasse son nez du bout de tes lèvres. À voix basse, tu chuchotes **tu vas fucker ma vie, Sixtine... je l’sens.** Tes barrières, tes convictions, ta carapace, ton coeur... elle va partir avec tout et rien t’laisser. Tu l’sens... tu l’sens dans tes veines. Comme d’une certitude. **T’vas rien m’laisser..** que tu dis de façon marmonné, un souffle prit dans la boule qui bloque ton œsophage.

T'es pas la seule à avoir prise cette décision, non... mais au fond, tu savais comment réagirait Paxton. Tu savais, qu'vous aviez besoin d'une raison pour que ce soit l'apocalypse. Il t'embrasse le bout du nez et tu le crispes, ça chatouille. Tu vas fucker sa vie. Huh? Ça veut dire quoi exactement ? Tu le fixes tout droit dans les yeux et il continue sa phrase en te disant que tu ne lui laisserais rien. Tu déglutis, puis recule un peu ton visage. Bien que tu aies eu des bas dans ta vie... t'as l'habitude de voir les hauts avant les bas. Et si j'la fuck pas? tu reviens près de ses lèvres, sans toutefois l'embrasser. Et si je te laissais tout, en te donnant même plus encore ? Tu déglutis et relève les yeux vers lui, en attendant la réponse.

Et si elle la fuck pas ? C’est presque impossible.. elle la fuck déjà un peu. Mais peut-être qu’elle comprend pas c’que t’as voulu dire. Près de tes lèvres, elle continue de parler. Tu ne bas même pas d’un cil **c’est fucker ma vie quand même..** que tu souffles, frôlant ses lèvres des tiennes. Tu la regarde, elle te regarde **j’ai jamais dis que c’était négatif..** là est la différence.