J'ai la tête en vrac, je fume un joint à l'extérieure de la villa luxueuse, verre de vodka à la main et téléphone aux oreilles. Je suis en appel téléphonique avec ma meilleure amie, on prévoit une sortie en boîte de nuit, on ne sait pas encore où il y en a tellement à Los Angeles. J'ai intégré la ville depuis Janvier et j'ai découvert tant d'endroits. On opte alors pour le Giggle's night club, un dj latino ça me donne bien envie. Je suis prête et j’appelle un uber afin qu'il me dépose. Accédant très vite à l'accès VIP, je rentre dans les lieux. Il y a déjà une bonne ambiance, on se commande un verre de vodka au bar. Enchaînant un verre, puis deux. Je me rends dans les toilettes féminins, m'assure qu'il y a personne qui me fera chier, la porte étant fermée, je sors un petit sachet de ma poitrine, je l'ouvre et verse la poudre blanche vers l'évier, me faisant une ligne à l'aide de ma carte de crédit et d'un trait, mes narines se font un plaisir de se procurer cette drogue. Une fois ma ligne terminée, je relève ma tête et me regarde dans le miroir, presque dégoûtée de me voir. Alors comme pour oublier, je regarde mon sachet vide et me mets à râler à haute voix. Putain de merde ! J'en ai plus. Je n'ai pas pensé à prendre ma dose ce soir, d'habitude j'y pense, mais pas cette fois.

Tel un enchantement, mon corps se balance sous la musique qui m'attrape entre ses mains. Ce désire la nuit. Cette succube s'éveillant en moi. Repoussant mon innocence sous les néons colorés de la boite. Il bouge au rympte de cette mélodie. Baleyant des hanches l'air qui m'entoure. Séduisant par mes mouvements les plus envieux. Les curieux aux goûts du désir contre leurs lèvres. Ils déposent la paume de leurs mains sur mon corps. Laissant le bassin solide se coller, contre mon postérieur. Je bouge dans la délicatesse. Laissant ce sang latino prendre possession celle que je suis. La musique ne cesse de s'accroit. Un brouhaha envahissant. Toquant contre mon crâne comme un tambour. Bougeant telle une vipère séduisant sa victime, je me laisse emporter. Ignorant ceux qui m'entoure pour repousser ceux qui me dégoutent. Je restais ainsi. Jouant de mes atouts sur la piste de danse pour attirez de futurs clients. Des hommes ou des femmes qui rêveraient de passer par le Lotus rouge. Bien que le plaisir ne me quitte, je sentais le manque monter en moi. Cette petite poudre blanche camoufler sous cette ficelle de dentelle noire. Une poitrine appuyant sur le sachet de plastique. Je me tourne vers mon compagnon de passage pour lui faire signe que j'avais besoin d'aller au petit coin. Lui affichant mon plus beau sourire, je fis mine de mentir sur un futur retour vers lui. Hors de question ! Je suis sélective malgré tout. Rentrant dans la salle de bain, j'aperçois cette belle brunette foncée aux courbes séduisantes. Je l'observe en laissant mon rire briser le silence. Ma foi dans le peu de silence qu'il y a dans ce lieu. "Bonita ! Je peux partager. La première dose est gratuite et la seconde... Tu dois payer !" Ma voix devient enjôleuse. Une fine provocation alors que mon index et mon majeur glissent dans mon décolleté. Sortant le petit sachet que je le fais bouger dans l'air.

C'est comme ça que s'enchaînent mes soirées. Un verre de vodka, un joint, une ligne de cocaïne. La drogue dure est interdite dans la villa, les règles j'ai tendance à les transgresser et pour l'instant ziggy ne le voit pas quand je me fais une ligne dans ma salle de bains, incognito. Mais ce soir je n'ai pas trop eu le temps d'y penser, je sentais qu'à tout moment il allait le sentir. Ainsi je profite d'être dans les toilettes de la boîte de nuit pour en savourer une, putain que ça fait du bien. Le miroir reflétant mon visage, ça me mets un coup. Juste une façon de me voir autre que lorsque je danse. Voulant reprendre une dose, je me rends compte bien trop tard que j'en ai plus. Une douce voix féminine fait irruption dans mon dos, ça me surprends, je me retourne et quand je vois qu'elle sort un sachet de cocaïne et sa proposition, je lui souris tendrement. Tout en agitant doucement ma carte de crédit, d'une voix sensuelle, je m'approche d'elle. Et si j'disais que je te paye un verre ou deux, ça peut s'arranger? Je ne te connais pas, mais t'es très jolie et je sens qu'on va très bien s'entendre toi et moi. Une belle femme comme elle, on ne dirait pas qu'elle vends de la drogue. En même temps les femmes sont moins susceptibles d'être prises pour cible dans cette catégorie, on ne laisse jamais paraître notre faiblesse envers les substances illicites. Tu sors d'où cette coke? Question de curiosité.

L'odeur d'un parfum artificiel vient me taquiner. Il passe sous mon nez en laissant un drôle de mélange. Une fragrance florale qui s'entremêle avec celle du corps. Entre la sensualité et la connexion de deux corps qui doit être invisible contre les murs et du comptoir, je laisse mon regard rempli de curiosité se déposer sur elle. Son apparence est alléchante. Une divinité parmi les rues de cette ville démoniaque. On croit que la cité des anges ne renferme que richesse et glamour. Pourtant, elle renferme un secret bien obscur. Celle de la perversion qui s'accumule avec le temps. Mes doigts se faufilent dans la fissure de mon haut. Caressant à leurs passages ma poitrine pour y sortir le sachet. Un petit mouvement dans l'air laissant apercevoir la poudre blanche contenue dans le plastique. " Je vais te coûter une petite fortune mi belleza. Ta carte va brûler au passage de la machine." D'une voix mine. Elle vibre sous l'accent espagnol qui sort. Une tonalité bien sérieuse malgré l'enjôleuse qui s'enroulent dans les syllabes de mes mots. Je m'approche d'elle pour éliminer peu à peu ce vide entre nous. Je souris en présence de ses questions qui s'allongent sur la liste. "J'ai mes contactes mi belleza. Tu payes, je te laisse ce plaisir pour la soirée." Mon sourire s'élargit. "Puis, tu auras ma compagnie.'' Je ne lui propose pas une nuit entre mes cuisses hors. Plutôt que j'ai bien envie d'avoir quelques verres gratuits.

La poudre blanche ingurgité dans mes narines qui vont faire effet dans ma tête dans l'instant. Une éternité que je n'avais pas pu me faire une ligne tranquillement, en faites j'en ai toujours un peu et je me régale de me farcir le nez avant de me coucher, mais là c'est un plaisir que je m'offre durant une soirée avec ma meilleure amie. Seule dans les toilettes de la boîte de nuit, je me retrouve finalement face à une inconnue qui me dévisage, gênée et plutôt l'esprit ailleurs, je cherche à comprendre. Il m'a fallu peu de temps pour lui agiter la carte de crédit sous son nez, un petit sourire provocatrice aux lèvres. Mais tu ne lâche pas le morceau. Je te propose un deal qui me plait bien. J'sais pas trop ce que je fais, tu profiterais un peu de ma faiblesse, soit. Laisse-moi la en vie, j'en ai encore besoin.  Je ne veux pas non plus qu'elle finisse en fumée aussi vite. Je viens à peine d'arriver. Elle me plais bien, elle joue avec le feu et je ne devrais pas avoir une quelconque attirance pour elle, mais faut admettre qu'elle fait des ravages sur son passage. Je me mets à pouffer de rire quand je comprends qui tu es. Tu diras à tes contacts que je les kiffe là ! Et ça a intérêt d'être de la bonne. Je prends pas n'importe quoi, mais sait-on jamais. Un sourire amusé et malicieux qui se dessine sur mes lèvres. J'aime ton accent, Espagnole? Guapa, sache que je n'ai pas besoin de payer pour me taper des femmes ou mecs que je veux. Mais je peux faire une exception à la règle, mais te fais pas d'illusions, j'suis prise. Désolée pour toi... Tu va devoir te contenter de ma compagnie. Enfin après ça ne me dérange pas de te payer des verres et apprendre à te connaître au contraire.