« Votre école, où est-elle située ? Je ne reconnais pas son nom, ça me surprend… » Normal, elle n’existe pas, comme si j’avais les moyens de me payer une école. Ou devrais-je dire un diplôme ? Parce que, franchement, on ne va pas m’faire croire que c’est pour l’éducation des gamins qu’on doit mettre c’prix-là, c’est juste histoire de dire avant de donner le p’tit bout d’papier à la sortie. Ce saint-graal si bien vu de tous, si respecté et surtout si obligatoire pour n’importe quel job merdique. « Vraiment ? Mais si, vous savez, c’est celle qui permet à des jeunes défavorisés d’avoir une chance de s’en sortir. On n’a pas toujours la chance de naître au bon endroit, mais on peut toujours faire le choix de bien vivre. Regardez-moi, ici, avec juste le fruit de mon travail et de ma volonté, et vous qui allez me prouver que j’ai eu raison de persévérer, ce n’est pas encourageant ? » Bullshit oui ! Comme j’disais, les diplômes, c’est juste des pots-de-vin. Avec sans doute un peu de vérification de la débilité et de la féniantitude de l’ado histoire de ne pas se faire taper sur les doigts après – et encore – mais  si ça avait été des vrais, faudrait m’en offrir un pour la manipulation franchement. Comment peut-il me refuser maintenant ? Il ne voudrait tout de même pas avoir des assos l’assomant avec des procès pour cause de discriminations sociales. Et peut-être un pour me féliciter de la qualité de mes diplômes magnifiquement faux, ils ont l’air de passer crème. Pas de jugement, s’il vous plaît, comme j’l’ai dit au gars, j’viens d’un quartier tout pourri, j’fais avec c’que j’ai. L’état m’a permis d’aller en cours jusqu’à 16 ans, c’est d’jà ça, mais ça donne pas de boulot à c’que j’sache. Pour c’qui est des bourses de solidarité, mon frère aîné en a pas eu, ça va pas être la cinquième gamine de la famille que j’suis qui va en avoir une. Les deux p’tits derniers ont d’la chance que les grands gagnent enfin des sous pour pouvoir continuer à s’instruire plus longtemps, mais j’suis arrivée quelques années trop tôt, c’est comme ça. Enfin, quelques années, juste une p’tite année ou alors deux. Elle aurait pu attendre un tout p’tit peu. Mais non, fallait qu’ça tombe là, juste pile pas assez d’écart avec le plus grand pour être mieux lotie. Mais bref, j’leur en veux pas, ils y peuvent rien. Ce n’est pas comme s’ils avaient autre chose de plus qu’eux. Un père par exemple… « Si, si… Dites-moi, pourquoi avoir choisi un garage après vos études plutôt que de continuer dans le domaine ? Ça limite un peu votre expérience du coup. » Je joue machinalement avec les plaques militaires autour de mon cou. J’m’y attendais, forcément qu’il allait râler sur ça, un trou de plusieurs années sans pratique réelle du retapage de toits, ça passe mal. Mais j’suis pas née de la dernière pluie. A force de vivre sans père, sans mère ou presque, entourée de deux frangins et trois sœurs, sans être la première favorite, la dernière chouchoute, les deux toujours voyantes parce qu’ayant la même date de naissance, et sans être un p’tit gars, ben on apprend à se débrouiller toute seule, à retomber sur ses pattes et à rien demander aux autres. Bon, ok, j’avoue que sur l’coup, c’est quand même tous ces garnements faisant ma famille qui vont m’permettre de m’en sortir haut la main. « Comme vous avez dû le voir sur mon CV, j’ai fait du bénévolat avec des associations de construction de maisons pour les familles les plus défavorisées. Chaque été depuis mes 14 ans. C’est grâce à ça que j’ai aujourd’hui mon diplôme. Malheureusement, les associations ne peuvent pas engager des personnes et les volontaires diplômés n’avaient pas les moyens de me prendre non plus lorsque j’ai terminé mes études. J’ai essayé ailleurs, mais, comme vous, les employeurs n’ont pas reconnu mon école et sont restés sur cette conclusion. En faisant simplement le geste d’appeler mes responsables de bénévolat, une action de plus que tous ceux que j’ai vus avant, vous saurez que ce n’était pas du temps de gâché. Et vous jugerez ensuite de vous même si j’ai la pratique qui vous convient. » Enfin une réponse sans mensonge ou presque. Je n’ai peut-être pas commencé le bénévolat de moi-même. Il est plus que vrai qu’un ou deux billets devaient mettre donner pour que j’aille sur les chantiers, histoire de faire quelque chose de mes étés plutôt que de traîner dans les quartiers. P’t’être me donner une envie de plus aussi. Mais ça m’a plu et c’est ce qui me donne aujourd’hui envie d’avoir ce boulot. En plus de vouloir manger et dormir dans un endroit sec et protégé. J’étais p’t’être pas la plus chouchoutée, ni la plus protégée, mais ce p’tit coup d’pied au cul du ‘tu f’ras quelque chose de ta vie, de ton été, et pas d’la merde’ de la part des frangins, ça fait du bien apparemment. « Vous êtes tout de même restée un moment dans votre garage. Ça me fait penser que ça vous plaisait. Pourquoi arrêter maintenant ? » Ma main s’arrête de jouer avec les plaques. Son regard à lui vient les observer discrètement avant de se détourner. Un petit sourire se forme sur mon visage. « Oui, ça me plaisait et ça me plaît toujours, mais ce n’est pas le métier que je veux faire pour toujours. Je l’ai fait parce que c’était ma passion commune avec mon père. On passait des heures sous notre voiture, à la réparer, l’améliorer, jusqu’à ce que… Vous les avez vues, les plaques. Je les porte toujours, c’est tout ce qu’il me reste de lui… Et c’est pour ça que j’ai dit oui au garage quand je ne trouvais pas de poste. Mais aujourd’hui, je sais qu’il ne m’en voudrait pas de revenir sur mon rêve à moi, au contraire. Voilà pourquoi j’arrête. » Allez, laisse-toi attendrir, donne-moi ce foutu job. J’ai b’soin de manger, j’ai b’soin de survivre. Tu ne pourras pas prouver qu’j’ai menti là-dessus, je connais pas moi-même la vérité. J’ai pas pu réparer de voiture avec lui, mais qui m’dit que c’était pas à mon père ces plaques ? Ça correspond en terme de dates, à peu près. Et puis, ça veut p’t’être dire qu’il ne m’aurait pas laissée derrière s’il avait pu. Peut-être que j’avais vraiment un père, mais que la guerre je n’sais où me l’a pris. C’est pour ça que j’suis dans la galère, mais il n’aurait jamais voulu ça pour moi. « Et pour vous déplacer, comment faites-vous ? Sachez qu’on peut avoir des urgences de temps en temps et les transports en commun ne sont pas forcément conseillés. » Réactive comme jamais, je récupère mon sac derrière moi et lui montre l’intérieur. « Croyez-moi, le retard ne sera pas un problème pour moi. Je suis presque plus agile avec mes rollers que sans. Et, comme vous pouvez le voir, j’ai le sac adapté pour avoir toujours mes outils nécessaires avec moi. Vous n’aurez pas à vous soucier de mes problèmes de déplacements, vraiment. » Quand l’une de mes seules activités loisirs de mon enfance peut me sauver en toute honnêteté, je ne vais pas m’en priver. Le roller, c’est vraiment mon truc. De toute façon, urgence ou pas, c’est comme ça que j’arriverai, alors autant qu’il soit au courant. « Je vous tiendrai informée de ma décision dans la semaine, merci de votre disponibilité. » Serrage de main, mots polis et pression dans les épaules pendant plusieurs jours. Merci la lettre de licenciement du garage pour cause de manque de moyen, j’m’en serais bien passée.

Illégalité (aspiration principale) Quand on doit survivre, quand la seule éducation possible, c'est celle obligatoire via l'état, quand à 16 ans on est jeté dans la vie sans véritable option, on s'en sort comme on peut. Quand la famille est trop grande pour avoir une véritable existence, quand la mère se contente de faire des gosses à qui veut passe, quand les pères ne sont pas reconnaissables, sont trop nombreux pour avoir un nom et une désignation comme telle, on s'en sort comme on peut. Et jusqu'à présent, ça passait. Un p'tit job au garage pour payer les pâtes, une partie casse pour la joie de réparer avec talent les voitures, faire de la récup pour moi, juste le minimum parfait pour vivre bien. Mais quand il faut de nouveau se battre pour survivre, on fait comme on peut. Et je m'en sors comme je peux, voilà tout.

Ce questionnaire déterminera le karma du départ de votre personnage. À chaque mise en situation, retirez les options qui ne lui ressemble pas.

Vous conduisez jusqu'au centre commercial pour aller faire les courses, mais le stationnement est complètement plein à l'exception d'un espace handicapé directement devant l'entrée. Vous n'êtes pas handicapé, qu'arrive-t-il ensuite ?
• Vous n'avez pas de voiture et utiliser les transports en commun.

Vous conduisez sur une route de campagne quand soudainement vous voyez devant vous une tortue sur le dos, incapable de se retourner elle-même. Que faites-vous ?
• Vous faites une manœuvre afin de l'éviter et continuez votre chemin.

Soyez honnête: Vous arrive-t-il de soutenir le méchant afin qu'il gagne dans un film d'action ?
• Toujours, les gentils sont ennuyeux.

Vous êtes en vacance et aller dans une boutique souvenir. Lorsque vous retournez à votre hôtel, vous découvrez avoir accidentellement mit un porte-clés que vous considériez acheter dans votre poche. Que faites-vous ensuite ?
• Vous le conservez et ne ressentez pas la moindre once de culpabilité.

Vous découvrez que votre marque favorite exploite ses travailleurs dans les pays du tiers monde. Vous...
• Vous en foutez complètement.

Quand un ouragan touche terre près de chez vous, toutes les écoles ainsi que votre travail se retrouvent fermés. Votre maison est en sécurité, mais vous savez que la tempête pourrait causer des dommages sérieux aux autres. Dans l'ensemble, vous vous sentez...
• Génial! Heureux d'avoir ces jours de congés du travail/de l'école.

Avez-vous déjà fait des travaux communautaires/du bénévolat?
• Oui. Mais seulement parce qu'on vous y a obligé.

Vous allez au café du coin pour un petit remontant. À l'intérieur, il n'y a qu'un autre client, un vieil homme habillé avec élégance. Alors que vous vous assoyez pour profiter de votre café, vous remarquez que le vieillard a commencé à sangloter doucement pour lui-même. Vous...
• Faites de votre mieux pour l'ignorer.

Deux hommes s'obstinent en public. Ils sont sur le point d'en venir aux mains. Qu'espérez-vous qui arrivera ensuite ?
• FIGHT ! FIGHT !

Voleriez-vous réellement des bonbons à un bébé ?
• Ouais. Pourquoi pas ?