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| | | | Dire que ça ne ressemblait pas à Kennedy d'accepter les invitations de gars rencontrés sur Tinder serait mentir. Manque d'attachement compensé par des rencards sans lendemain, des nuits rapidement oubliées après des verres enfilés trop vite. Mais ce soir était un peu différent. Ce Lenny, elle l'avait déjà rencontré, une fois en mémoire, probablement plus en réalité. Ombre discrète dans le studio de tournage qui n'avait pas hésité à lui venir en aide. Aucune promesse, aucune ambiguïté, juste un réconfort qui lui avait fait du bien pour la première fois depuis plus d'un mois. Messages longuement échangés avec le tatoués avant cette décision de se retrouver dans ce bar qu'elle connaît trop bien pour continuer d'apprendre à se connaître. Elle n'a même pas hésité quand il lui a proposé ; bon feeling qui lui permet de ne pas s'inquiéter. Comme convenu elle entre dans le lieu de rendez-vous une demie heure après le dernier message envoyé. Rapide coup d'oeil pour vérifier qu'il n'est pas déjà en train de l'attendre et elle s'installe à une table libre. L'ambiance est légère, cosy et le peu de clients sont des habitués qui sirotent tranquillement des cafés ou leurs cocktails préférés. Elle vérifie son portable, s'autorise à regarder quelques nouvelles photos postées sur ConnectUs, et puis elle l'aperçoit entrer. Elle lève la main pour lui indiquer sa présence et se lève, sourire aux lèvres, pour l'accueillir. « Salut. Heureuse de pouvoir te rencontrer en dehors du boulot. » Parce que tout est différent au studio, elle la première.
@Lenny Burrows |
| | | | | | Tinder, ou comment entretenir une relation conflictuelle avec une application. On and off, tel un indécis, téléchargeant et supprimant le minuscule icône rouge et blanc de la page d'accueil de son portable, à répétition. Ce n'est pas plus tard que cette semaine qu'il avait tenté l'expérience de nouveau, peut-être par ennui, ou peut-être par curiosité, espérant laisser la chance au coureur de l'attraper en chemin. Ce serait mentir de dire qu'il n'était pas tombé sur quelques personnes insignifiantes sur un tas d'écervelées insignifiantes et inintéressantes. C'est peut-être la plateforme du sexe, il n'en demeure pas moins que Lenny était en quête d'un minimum de rigueur d'esprit et de... critères que d'autres ne considéraient guère avant d'atterrir dans le lit d'un parfait étranger. Kennedy, elle dégageait tout le contraire de ce qui le répugnait, ce qui l'avait incité à l'inviter presque aussitôt à discuter de vive voix autour d'un café, ou d'un verre. N'étant pas un adepte des réseaux sociaux, encore moins de l'application qui trônait encore fièrement sur son écran d'accueil, Lenny préférait ne pas étirer éternellement les discussions virtuelles avec la jeune femme, bien qu'agréables. Le courant passait, simple, apaisant. T-shirt, veste en cuir et casque sur la tête, c'est à moto qu'il traversa rapidement le chemin qui le séparait de Downtown LA pour rejoindre l'animatrice télé. Il arrive en trente minutes, il lui en faut quelques-unes de plus pour garer sa bécane et se rendre au point de rencontre. Poussant la porte, il cherche aussitôt une tête blonde à travers la pièce et les quelques occupants. Leurs regards se croisent et indiquent à l'un la présence de l'autre. Lenny s'approche, retirant sa veste qu'il traîne sur son bras. Première remarque qu'il se fait en la saluant: elle est lumineuse, en dehors du boulot. Lumineuse, sans un idiot pour lui voler le soleil, pour l'effacer, pour l'enfoncer dans l'ombre et l'oubli. Moi de même. Heureux de rencontrer une future célébrité, dit-il avec un sourire ornant son visage. Désolé du léger retard, j'aurais dû prévoir le stationnement... complètement inexistant. Encore heureux qu'il n'ait pas eu à tourner en rond des minutes durant. Et Lenny prend place sur la chaise de l'autre côté de la table, en face de la jeune femme.
@Kennedy Walker |
| | | | | | Elle accueille chaleureusement le barbu, sourire sincère dessiné sur ses lèvres pulpeuses. Et même si le doute avait disparu rapidement au début de leur conversation, elle reconnue immédiatement l'homme qu'elle avait croisé au studio d'enregistrement de son émission. Celui qui n'avait pas hésité à intervenir lors d'un énième traitement injuste, celui qui avait cherché à la défendre alors que tout les autres se contentaient de regarder sans rien dire. Elle refusait de l'admettre et elle ne l'avait pas montré mais le geste l'avait touchée, plus qu'il ne pourrait le réaliser. En plus de sa reconnaissance, le courant été bien passé entre eux. Conversation facile, sans retenue, qui avait été comme une légère brise d'air frais en cette fin de journée. Conversation qui allait pouvoir se poursuivre en face à face, de vive voix. Elle rit légèrement aux mots de Lenny. Future célébrité. Peut-être mais pas maintenant, pas avant un moment, pas avant d'avoir gagné en courage. « Juste Kenny ça me va pour le moment. » C'est suffisant pour ce soir. Suffisant pour lui. Elle grimace un peu lorsqu'il évoque le problème de stationnement. « Je m'en suis doutée. Trouver une place dans le quartier est une véritable calamité. » Les résidents des parkings privés pour la plupart. Ils s'installent à table, l'un en face de l'autre et elle glisse la carte des boissons devant lui au cas où il voudrait autre chose qu'un café ou une simple bière. « Tu vis où toi d'ailleurs ? » Le lieu de résidence, le quartier dans le cas de Los Angeles, en dit souvent beaucoup sur la vie d'une personne.
@Lenny Burrows |
| | | | | | Lenny avait du mal à concevoir que la société puisse être bâtie, depuis le premier jour de son existence, sur le manque de respect envers les femmes. Né dans la misère, il avait été élevé dans les cris et les larmes, dans l'absence d'un père ou plutôt dans celle de plusieurs hommes qui se contentaient de tirer leur coup, de jeter quelques billets et quelques claques, le tout suivi d'une scène mélo-dramatique parsemée d'insultes et de reproches avant de disparaître de la surface de la terre, ou des bas-fonds des quartiers pauvres de Los Angeles, dans lesquels vivaient Lenny et sa mère. Et toute sa vie, Lenny avait été témoin de la même histoire, des mêmes histoires, qui se répétaient inlassablement, sans répit. Et c'en était assez. Le jour qu'il s'était décidé à intervenir, pour défendre Kennedy, femme dans un milieu majoritairement constitué d'hommes, d'hommes boostés dans leur ego de mâle supérieur, un milieu d'apparences et de testostérone, un milieu où une femme ne pouvait s'élever au-delà de son physique, qui refusait d'écouter ses idées ou quoique ce soit qui sorte de sa bouche. Blonde, grande, svelte, aux lèvres pulpeuses, la jeune animatrice télé était figée dans cette image que les hommes l'entourant lui avaient imposé. Et Lenny n'avait pu accepter cette injustice, s'imposant malgré les jugements simple d'esprit que le jeune homme, imbu de lui-même portait à son égard. Kennedy avait hoché la tête, une détresse dans le regard, celle de se faire harceler, épuisée de n'être considérée par personne d'autre qu'elle-même. C'est ce qu'il avait vu dans son regard éclatant, et il n'avait pas pu continuer son chemin pour nettoyer le plancher où tous ces riches égocentriques marchaient, laissant derrière eux la trace de leur débilité et misogynie.
Juste Kenny, alors. Je dois avouer que Kenny me plaît davantage. Prenant place devant la jeune femme, il observe attentivement les réactions, les coups d'oeil, les sourires, les interrogations dans le regard; il s'agit de la meilleure façon pour lui de connaître, de comprendre une personne, à travers le non-verbal. Heureusement que j'ai pas un de ces gros fourgons qu'ils conduisent à Hollywood et Beverly Hills, j'en serais encore à tourner en rond. Avec une petite bécane comme la tienne, tu pouvais rentrer dans n'importe quel espace sans trop de difficulté et sans avoir envie de t'arracher les cheveux pour un stationnement. Ses pupilles s'attardent sur la jeune femme, la toisant, armé d'un sourire ancré sur ses lèvres. Ses yeux la quittent un instant pour fouiller du regard la carte des boissons, mais il se contente de son habituel et banal café noir, un sucre, une crème. Il dépose lentement la carte sur la table et la fait glisser vers le centre de la table, lentement, réfléchissant un instant. Boyle Heights.. Quartier peu réjouissant, mais qui fait l'affaire. Et toi? Tu es du coin ou plus haut, dans les beaux quartiers et les grosses cabanes? Et tu t'enquis aussitôt : Prête à commander?
@Kennedy Walker my god, ma réponse est longue, je me suis égarée, sorryyyyy |
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Lenny faisait partie de ces personnes rencontrées par hasard mais qui réussissaient à avoir un véritable impact dans votre vie. Parce que même si le geste du barbu aurait pu passer inaperçu ou être tout à fait anodin, il avait de l'importance pour Kennedy. Il était celui qui avait élevé sa voix, qui avait crié à l'injustice et à la misogynie. Il avait été le premier à porter un intérêt sur sa personne, à soulever le problème qu'elle n'osait elle-même pas voir et qu'elle s’évertuait à banaliser. Aux yeux de Lenny elle n'avait pas le rôle de la fille sans cervelle que beaucoup aimaient lui attribuer en la voyant à la télévision. Il la traitait comme une personne normale qui en valait la peine, et c'était une chose rare ces dernier temps qui la faisait revivre un peu. Avec lui elle était juste Kenny, brillante et souriante. Elle l'observe lui, Lenny, installé face à elle. Il ne ressemble pas aux mecs de qui elle accepte les rendez-vous d'habitude ; ceux qui finissent dans son lit juste pour une seule nuit. « Quel cliché ! Tout le monde n'a pas ce genre de voiture. » Elle rit, le taquine gentiment. « Mais je t'accorde qu'il doit être plus facile de se déplacer en moto. Même si c'est également beaucoup plus dangereux. » Elle n'oserait pas monter sur l'une de ces bécanes, elle se sentirait trop exposée au danger routier, au trafic cauchemardesque de Los Angeles. Elle le regarde parcourir la carte du regard et la reposer sur la table entre eux deux tandis qu'il lui raconte vivre à Boyle Heights, l'un des quartiers les moins bien fréquentés de la ville selon les dires des locaux. « Tu y as toujours vécu ? » Elle est un peu intriguée, Kenny, parce que la vie du jeune homme semble vraiment différente de la sienne. Elle qui a grandi dans une jolie petite ville sans problème, qui n'a eu aucun problème particulier durant son enfance. Vie paisible qui lui a fait oublier que certains n'ont pas sa chance. « Je vis pas loin du centre-ville, à quelques minutes d'ici. Mais j'ai grandi en Arizona. » Gamine du sud-ouest, familière à l'aridité du désert et aux cactus. Lieu de naissance qui lui manque parfois parce que tout avait l'air plus simple là-bas. Elle hoche la tête lorsqu'il demande si elle est prête à commander et interpelle gracieusement le serveur d'un signe de la main. « Je vais prendre un chocolat chaud, et toi Lenny ? » elle s'enquit en posant ses yeux verts sur lui. @Lenny Burrows |
| | | | | | Les seules connaissances que je possède des quartiers tels que Beverly Hills, Hollywood, Bel Air et Santa Monica me viennent des films... je ne m'y suis jamais suffisamment senti à ma place pour m'y promener librement et remarquer si les clichés en étaient des vrais ou bien des faussetés culturellement construites. Lenny sait d'avance que Kenny est nécessairement intellectuellement stimulante; elle est intelligente, et il l'a remarqué dès les premières fois où il a croisé son chemin au studio et lorsqu'il s'est permis de prendre une pause en changeant une ampoule au plafond ou de passer la serpillère sur le sol du studio d'enregistrement pour écouter ce qu'elle avait à dire. C'était sensé, et toujours pertinent. La connaissance, le savoir et l'intellect le stimulaient bien davantage que l'apparence et les battements de cils. Ce n'est pas plus dangereux qu'une voiture, quand on sait conduire. Et un sourire à son intention. Il ne lui était jamais arrivé d'accident suffisamment grave pour qu'il remette en question la sureté d'un tel moyen de transport. Il était prudent, même si la quête d'adrénaline lui faisait parfois drôle séduire le danger... Né là-bas.. mais j'espère ne pas y mourir. Les rêves qu'il caressait et les plans d'avenir qu'il chérissaient ne prévoyaient pas de vivre éternellement à Boyle Heights. Il voulait mieux et il aurait mieux. Là-bas, Lenny avait connu les bas-fonds, les avait côtoyés presque tous les soirs, alors qu'il marchait dans les rues à la recherche de sa mère, petit gamin de sept ou huit ans qui n'arrivait pas à fermer l'oeil dans le silence de la minuscule maisonnée. Arizona... et tu es venue ici pour poursuivre tes rêves? LA, c'était la place pour ça. LA, la ville des rêves et des espoirs, la ville qui accueillait chaque jour des centaines de jeunes adultes en quête d'un avenir meilleur. Comme Lenny, dans le fond. Mais Lenny y avait toujours vécu, lui. Et il rêvait quand même. Le serveur s'approche finalement et Kenny commande aussitôt un chocolat chaud. Ce sera un café pour moi... un sucre, une crème. Merci. Un instant, le trentenaire se perd dans les yeux verts posés sur lui, qui sont d'une profondeur... Tu es à LA depuis longtemps?
@Kennedy Walker |
| | | | | | Qui pourrait en vouloir à Lenny de croire de telles choses sur les "plus beaux" quartiers de Los Angeles ? Il est loin d'être le seul à nourrir des idées reçues en regardant des films, blockbusters américains faisant rêver le monde entier mais souvent bien loin de représenter la réalité bien moins fantastique. « C'est dommage parce qu'il y a vraiment de très beaux endroits à visiter, et pas forcément ceux que l'on voit dans les films. » Il y a ces endroits connus seulement par les locaux, loin des adresses surpeuplées par les touristes et surcotés par les guides, qui valent réellement le coup d'oeil. Kennedy n'avait encore jamais vraiment eu le temps d'explorer sa nouvelle ville, trop prise par ses études puis par son boulot, mais elle s'était faite la promesse de l'explorer de fond en comble dès qu'elle aura le temps. Promesse qu'elle ne cessait de repousser, encore et encore. Trop occupée, trop feignante aussi probablement, préférant rester chez elle ou passer du temps avec sa famille lorsque son emploi du temps le lui permettait. « C'est forcément plus dangereux qu'une voiture. Pas de taule, pas d'airbags, rien pour protéger en cas de choc. » Elle n'était pas du genre à avoir peur facilement, Kennedy. À vrai dire elle aimait même pouvoir profiter d'une bonne montée d'adrénaline de temps en temps, mais sa mère lui avait probablement refilé son appréhension des engins à deux roues. Ses yeux verts ne détachaient pas du visage de Lenny dont elle devinait aisément la malchance d'être né au mauvais endroit. Elle se doutait que ça ne devait pas être évident de se sortir des conditions dans lesquelles il devait être né, même si elle n'avait pas les détails. « Si tu pouvais partir n'importe où, tu choisirais quel endroit ? » Kennedy avait toujours rêvé de Los Angeles et elle avait eu la chance de réaliser son rêve la majorité à peine atteinte. Mais aujourd'hui elle ne savait pas trop si elle resterait ici toute sa vie. « Si on veut. Je suis d'abord venu ici pour mes études, et probablement un peu pour suivre mes frères et sœurs. Et les opportunités se sont ensuite présentées. » Le serveur vînt les interrompre pour prendre leur commande, un chocolat et un café, rien d’affriolant, juste de quoi discuter calmement. « Depuis six ans. Jamais je n'aurais imaginé avoir la possibilité de rester aussi longtemps. »
@Lenny Burrows |
| | | | | | Tu me montreras? Une invitation à se revoir, à forcer le destin pour qu'il s'assure que leurs chemins se croisent à nouveau, et pas uniquement dans le cadre du « boulot ». Sa compagnie lui plaisait et son sourire, lumineux, se voulait apaisant, rassurant. Kennedy ne pouvait qu'être une personne agréable à côtoyer. Certes, Lenny était natif de Los Angeles, issu des quartiers peu fréquentables d'une ville où l'impossible n'existait pas, mais où il était surtout accessible aux mieux nantis, aux plus chanceux. S'il n'avait jamais exploré les beaux coins de sa ville natale, c'est parce qu'il ne s'y sentait pas à sa place, mais surtout parce qu'il n'avait rien de plus à apporter aux gens qui y vivaient que ce qu'ils possédaient déjà. Là où on avait besoin de lui, c'était là où la pauvreté se faisait ressentir, là où le crime menaçait l'ordre établi, où le danger, la peur et l'impuissance plongeaient des familles dans l'incertitude d'un avenir, d'un lendemain meilleur qu'aujourd'hui. Il aurait pu s'éloigner, Lenny. Partir et ne jamais regarder derrière, mais il était incapable de ne pas jeter un coup d'oeil par-dessus son épaule et retourner sur ses pas pour apporter son aide. Bon... tu marques peut-être un point là-dessus., fait-il remarquer, un sourire dansant mystérieusement sur ses lèvres. La question de la jeune femme le fait instinctivement se redresser sur sa chaise, le dos droit et l'air songeur. S'il pouvait partir, où irait-il? C'est une question qui mérite réflexion.. je n'y ai jamais songé. Un ailleurs où je pourrais être utile, et fonder une famille. À Boyle Heights, je peux faire le premier, mais jamais je ne pourrais concevoir de réaliser le deuxième. Fonder une famille là où la sienne avait grandie, de peine et misère, jamais. Si ce n'était pas ici, ce serait ailleurs. Là où le vent le mènerait, probablement. Et est-ce que tu te sens heureuse, ici? Six ans après ton arrivée? Elle avait pu l'être en mettant les pieds ici et ne plus l'être maintenant. Le bonheur était essentiel aux yeux de Lenny, un aspect non-négligeable et qui pouvait en dire long sur une personne. C'était aussi, pourtant, une question plutôt intime à laquelle tous ne se plaisaient pas nécessairement à répondre. Il espérait en connaître la réponse de la jeune femme, elle l'intriguait. Leur commande est déposée sur la table, le café devant lui et le chocolat chaud devant elle. Ses mains enrobent la tasse, qu'il porte à ses lèvres, alors qu'il la laisse réfléchir à la question qu'il venait de poser, sans pour autant la quitter des yeux.
@Kennedy Walker |
| | | | | | Tu me montreras ? Elle devine aisément une invitation indirect à se revoir après ce soir. Cette seconde rencontre, et première en dehors du lieu de travail, ne sera donc pas la dernière. Cela voulait-il dire qu'il appréciait déjà sa compagnie autant que Kennedy appréciait la sienne ? Il y avait indéniablement quelque chose entre eux, différent des autres, qui la rendait curieuse et qui lui donnait envie de connaître l'homme installé en face d'elle. « Avec plaisir. » Elle lui sourit, pour de vrai, avec une sincérité qu'elle ne réserve d'ordinaire qu'à ceux qui le méritent ; ceux qui ont de l'importance à ses yeux. Et elle se rendait compte que c'était étrange, cette confiance qu'elle parvenait à lui accorder sans peine, et cette sérénité qu'il lui procurait sans le savoir. Elle le dévisageait, curieuse, parcourant du regard chaque trait du visage masculin. Il était beau Lenny, il dégageait un charisme comme nul autre. Elle le voyait réfléchir à la question qu'elle venait de lui poser et attendait la réponse avec cette réelle volonté d'en apprendre plus sur lui, sur ses rêves et ses envies. Ses mots lui firent hausser un sourcil, air à la fois songeur et interrogateur. Elle avait grandi dans un environnement sûr et serein et elle ne pouvait imaginer les difficultés qu'il avait dû rencontrer en grandissant. Pourtant elle comprenait le désir de faire mieux. « Partout sauf Boyle Heights alors. » elle répond elle-même à sa propre question. « Tu en as envie depuis longtemps, de fonder ta propre famille ? » Celui qui dit qu'il n'a jamais pensé à sa future moitié et à leurs bambins est un menteur. Elle y a elle-même réfléchit des tas de fois, Kennedy, même si elle ne veut pas de tout ça dans l'immédiat. Un jour peut-être, sûrement même. Ses lèvres trempaient dans la boisson chocolatée que venait d'apporter le serveur, et elle bu lentement quelques petites gorgées en réfléchissant à son tour à une réponse à donner à Lenny. Était-elle heureuse ici ? Il y a quelques temps elle aurait répondu oui sans hésitation, mais aujourd'hui après un traumatisme ? « Je crois que oui. Tout est loin d'être parfait, mais j'ai la chance de vivre dans la même ville qu'une partie de ma famille. Je suis en bonne santé, j'ai la chance d'avoir un logement et un travail que j'apprécie particulièrement. » Pour dire vrai le tableau pourrait être idyllique si un élément ne venait pas entacher le tableau. « Je ne sais pas si je resterai ici toute ma vie, mais pour le moment je en compte pas partir. » @Lenny Burrows |
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