| | | La plupart des adieux se déroulent dans le chagrin et le bruit des sanglots. Mais Monsieur Coleman lui, il voulait tout autre chose pour ses funérailles. Il voulait qu’on célèbre sa mort au lieu de s’apitoyer sur sa disparition. Il désirait célébrait la vie en présence de la mort. J’ai tout simplement fait en sorte d’exaucer ses dernières volontés. Cet homme n’était pas un requin habituel. Il était plus réfléchi et sentimental que mes autres clients. C’était un bon gars. Un milliardaire soucieux de l’environnement et du droit des femmes. Un philanthrope sincère. Son décès a été brutal. Bam, crise cardiaque. Il s’est éteint sans s’en rendre compte. Et aujourd’hui, c’est le moment de lui dire au revoir. Pour cela, j’ai suivi ses instructions. J’ai invité une longue liste de personnes. 152 ont répondu présent. La surprise. Et puis j’ai dû trouver le type qui pourrait mixer en son honneur. « Il faut vivre avec son temps Augusta » qu’il me répétait du haut de ses soixante-deux ans. Le coeur serré, arrivant à la salle des fêtes louée par mes soins, je me poste à l’entrée et accueille le corbillard venu déposer le cercueil pour la veillée. Suite au concert, le cortège partira ensuite en direction du cimetière pour l’enterrement. Tout a été planifié, sauf pour le DJ. J’ai effectivement omis quelques détails sur la nature de la .. fête. Ouais, il devra foutre l’ambiance avec un cadavre en contre-bas de son estrade. Je croise les doigts pour qu’il ne se défile pas lorsqu’il découvrira le pot aux roses. C'est d'ailleurs peut-être pour cela que j'ai opté pour un homme givré qui ne sort jamais sans un masque. Merde, te voilà qui arrive. Un grand sourire et je soulève ma longue robe colorée pour venir à ta rencontre « Monsieur ! Je suis Augusta Hargraves, c’est moi qui vous ai engagé, enchantée de faire votre connaissance » @adam colzione
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