(#) Mar 5 Mai - 10:58 Dans la gueule du loup (Ethena)
Les ténèbres. Palpables, grandissantes. Obscurité qui regroupe la ville lorsque la nuit tombe. Les yeux inquisiteurs de la belle observent à travers le carreau le déclin du jour. Moment qu’elle affectionne particulièrement car le sombre révèle la nature humaine sous l’œil pernicieux des étoiles qui ondulent. Les vingt-heures ont sonné et elle se hâte à quitter son bureau, l’affaire sur laquelle elle vaquait, terminée. Pointilleuse et exigeante, c’est là le propre de l’excellence. Il n’est pas question d’heures supplémentaires ou autres fantaisies ce soir-là puisqu’elle a donné rendez-vous à Ethan loin de leur terrain de chasse habituel. Ames en parfait accord qui pourtant voguent dans des sens contraires, c’est un rituel qu’elle installe. Lieu mystérieux dont la publicité fait rage depuis quelques jours à la radio et sur les panneaux publicitaires. Un speed-dating organisé à la volée dans les rues de Los Angeles. Seuls les initiés connaissent l’emplacement exact, divulgué sur leur cellulaire sous forme de coordonnées. La prédatrice entre en marche et rentre les données dans son GPS. Au volant de sa voiture, la voix qui la dirige s’empare de l’habitacle après que Serena ait fait un saut chez elle pour parfaire sa tenue qui ne laisse aucun accroc. Robe rouge qui dévoile une partie de son échine, cheveux lâchés parfaitement lisses et maquillage qui, sans être insolent, annonce le personnage. Son perfecto traîne sur ses épaules et elle se surprend à attendre une réponse de son partenaire quant à leur lieu de distraction. La citadine s’engouffre dans le centre de la cité des anges et met le cap sur Echo Park. L’alerte annonce qu’elle est arrivée et lorsqu’elle referme la portière, sortie du véhicule, ses orbes teinte mer s’enquièrent du terrain. La bordure est du lac a été parée de panneaux indiquant l’entrevue. Serena emprunte le chemin jusqu’aux tables qui sont disposées sous un immense chapiteau. Des prétendants et prétendantes sont déjà présents et s’inscrivent sur une liste pour qu’on leur attribue, anonymement, un numéro. Numéro qu’il faudra épingler sur sa veste tout le long de la soirée afin de respecter le tour arbitraire choisi pour faire converser les gens. Quinze minutes par table et par binôme qui peuvent devenir plus sur demande des deux interlocuteurs. La scène pittoresque tire un sourire à l’avocate. Mascarade organisée dans laquelle elle traine Ethan. Sûrement que l’homme lui en voudrait. Elle feindrait ne point le connaître et là serait le réel impact de cette incartade à leur relation habituelle. Faisant face à la table d’inscription, légèrement tape à l’œil face aux tenues de certains candidats, cela l’indiffère. Elle inscrit son prénom et appose le numéro 27 contre sa poitrine lorsque le ciel se couvre de nuages et que son cœur se serre à l’idée que le tonnerre gronde.
(#) Jeu 14 Mai - 18:06 Re: Dans la gueule du loup (Ethena)
@Serena Jones Voilà désolé pour l'attente j'espère que ça t'iras.
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(#) Mer 20 Mai - 12:00 Re: Dans la gueule du loup (Ethena)
Pupilles qui se rétrécissent à l’arrivée du bellâtre, iris pétillants face à la silhouette qui se dessine dans la douce obscurité, seulement animée par ses lampions disposés de part et d’autres, offrant une ambiance tamisée caractéristique des rendez-vous galants. Sombre bêtise de l’humain de basse extraction qui ne sait que reproduire des schémas de nombreuses fois usités au cinéma. L’originalité ne prime mais les codes de cette soirée s’annoncent vivifiant pour ce couple qui n’en est pas un, ses amants qui se cherchent, se perdent et se retrouvent continuellement. Indescriptible lien qui les unit mais qu’elle ne désire rompre. Lien qui exacerbe ses émotions sans qu’elle s’en rende plus compte lorsqu’un sourire nait sur son visage et que ses doigts remettent machinalement ses mèches ébène derrière son oreille. Réflexe de donzelle amourachée qui minaude. Tout ce qui peut insupporter Dame Jones.
« Bonsoir Monsieur. Serena Jones pour vous servir. Vous semblez bien apprêté pour ce genre d’endroit. Je dirais que vous êtes avocat, vous venez de gagner une affaire délicate ? » Facétie qu’elle impose, proie qu’elle feint ne pas connaître tandis que ses yeux dévorent l’inconnu pas si étranger à ses sens. Une voix retentit alors dans un micro et dicte la conduite à suivre : s’installer à une table au hasard et commencer à converser. Cela parait simple et, pourtant, déjà de nombreux regards se braquent vers Ethan. Plus acharnée que jamais, la brune s’offre le luxe de s’asseoir sur le siège le plus proche en intimant de ses orbes clairs son interlocuteur à en faire de même. Yeux qui lanceraient presque des SOS suppliants.
Lissant sa robe et croisant ses mains sur la table, elle patiente sans pour autant pouvoir s’empêcher d’ajouter lorsqu’un grotesque personnage serti d’un short de plage et d’un débardeur bien trop serré pour sa bedaine s’avance, souhaitant camper la chaise qui lui fait face. C’est de sa main indélicate qu’elle fait tomber la bouteille d’eau qui trône sur la table ainsi que l’un des deux verres qui l’accompagne. « Que je suis maladroite ! » lance-t-elle dans un air théâtral alors que l’homme s’éloigne, penaud. Ce n’est guère un autre séducteur qu’elle est venue chercher ce soir-là mais le poisson qu’elle compte harponner porte cet aura, ce magnétisme qui l’attire. Difficile de comprendre d’où lui vient cet attachement, au-delà d’une simple amourette. Ils ont connu tellement d’épreuves ensemble, travailler de concert et appris à cheminer comme deux maillons d’une chaîne inextricable qu’elle ne peut s’en défaire. Il est tatoué à même sa peau et son absence provoque un manque qu’elle doit combler. Pourtant, ça ne ressemble en rien à ces relations distillées sur grand écran, c’est mystérieux, impulsif et sauvage. Des émotions qui se mêlent pour former un tout qui la dépasse. D’ordinaire, maîtriser chaque parcelle de son être est un état de fait mais lorsqu’il s’agit d’Ethan, Serena ne répond plus rien. Difficile de conjuguer au présent ce que le passé a marqué et ce que le futur ignore. Une seule chose demeure certaine, il serait à elle pour la soirée et non à l’une de ces harpies voraces qui lorgnent déjà vers leur table.