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la raison serait de simplement le laisser se barrer. reprendre sa caisse, voir un autre garage, oublier son regard, les effluves de son parfum qui embaume déjà l’atelier. la raison serait que tu ne chercherais même pas à comprendre son départ, tu devrais l’oublier, laisser la page tournée. le cœur t’emmerde, cette page ne s’est jamais tournée, elle est même collée aux autres, livre ouvert sans pouvoir le fermer. femme d’instinct. je suis arrivé ici il y a plus d'une semaine pour reprendre la direction de la société. je... n'ai pas l'intention de partir. ton nez qui renifle, épuisée de lutter contre toi-même. il compte rester dans ta ville, un putain de hasard. peut être juste la vie qui vous réunit, encore, fais chier. quelle était la probabilité ? nulle. génial. génial tu pourras percer le mystère, génial tu vas devoir supporter de vivre avec lui, dans la même ville. proche de lui, trop. prunelles noyées dans les siennes, le regard énervé. tes muscles tremblants, nerfs à vifs. sa main qui se dépose sur ta peau, sursaut de ton corps entier. contact charnel, timide. ton regard s’apaise, instant coupé du temps. ta respiration est coupée, tout s’est arrêté. tu ne reçois plus aucun signal, seulement, sa peau, contre la tienne. wow. longues secondes où ton regard s’est adouci, ta main vient finalement dégagée la sienne, un pas en arrière. arrêtes ça. mon numéro n’a pas changé, t’as intérêt de donner signe de vie rapidement. tu recules encore, attrapant un tournevis par la même occasion sur le côté, tablette à roulette. pivotes sur toi-même lui laissant vue sur ton dos, tu continues d’avancer, métal de ton outil qui se colle à la carrosserie de sa caisse. longue trainée qui se taille avant que tu ne finisses par jeter le tournevis au sol, sans même te retourner. de toute façons il faudra bien revenir.
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