Tout n’est pas encore terminé. Il existe toujours des gens qui se soucient des autres. Le dialogue est possible. Il suffit de viser juste, de s’attarder sur la bonne personne. Celle qui reste ouverte au monde pourtant si individualiste. Ashley est à part. Une luciole dans l’obscurité. Et toi, c’est pour ce genre d’être que tu vis et que tu fais ce que tu fais. « Ouaip, tout à fait chère mademoiselle. Je veux déterrer des enquêtes bâclées ou non élucidées. J’veux obtenir la vérité et la justice, qu’importe si ça me tue. Après tout, il faut bien mourir de quelque chose » Tu préfères largement mourir pour obtenir gain de cause sur une injustice que de crever stupidement. Y a pas photo, entre du journalisme d’investigation et de la presse people, le choix est vite fait. « Tu fais caca des papillons ? Alors ton caca s’envole ? » T’exploses forcément de rire après ce dérapage provenant cette fois-ci de la rousse. Il est là le feeling. T’as l’impression que t’es sur la même longueur d’onde qu’elle et que vous pourriez toutes les deux vous moquez de l’univers avec vos grandes gueules. Qu’est-ce que ça te fait du bien. Tu te sentirais presque normale, prête à te socialiser davantage, comme en squattant son cours de danse. « What ? Dis donc, t’es milliardaire, tu vis à Bel Air non ? » Putain, ça se trouve t’es assis à côté d’une star mondiale et tu t’en rends même pas compte. Et si elle entraînait Shakira a se déhancher ? « Écoutes, si t’es patiente et prête à accueillir un boulet, j’veux bien tenter de modeler mon cul grâce à toi » Puis, tu te refermes comme une huître. T’as beaucoup parlé. T’as pris sur son temps, tu tempères alors ta langue de bavarde en préparant ton départ. Tu t’élèves sur la table et poc, une goutte d’eau vient s’éclater sur ta tronche. « Une belle sauce ? C’est trop métaphorique pour mon esprit tordu » Les gouttes s’additionnant sur ton minois, tu regagnes le sol et récupères tes fiches « T’as encore faim ? J’te paie une pizza ou je t’invite chez moi pour en manger une surgelée ! » Dans tous les cas, tu sauras te contenter de votre discussion, c’était remontant. « Alors ? Four au feu de bois, micro-ondes ou tu rentres ? »

Méfiante d’ordinaire, tu me fais tout l’effet inverse. Je ne sais pas pourquoi, mais en te voyant débouler vers moi pour récupérer tes feuilles et celle qui s’était échouée sur mon visage, j’ai tout de suite vu que t’étais solaire, à part. Peut-être un peu intrusive sur les bords mais c’est tout ce qui doit faire ta personnalité. Cette personnalité, j’ai envie de la connaitre, et ma curiosité ne me laisse aucun répit. Répondant du tac au tac, tu en fais tout autant. mais c’est tout à ton honneur, et je te souhaite tout la réussite possible, vraiment. C’est très noble de ta part de vouloir faire çà, et peu de gens se mouillent pour déterrer les affaires qui n’ont pas été élucidées ou bâclées. Un peu réticente à l’idée de penser que tu pourrais mourir de travail ou bien d’autre chose, je n’ai pas envie de parler de la mort et de ses méfaits si tu le veux bien. Si je suis toujours souriante, pleine de vie, et toujours prête à m’amuser, j’ai une phobie, et c’est la mort. Me souvenant encore de ces terribles cauchemars que je pouvais faire étant gamine à propos de la mort, je n’ai pas envie de partir sur ce sujet-là. Fière, la tête haute, j’acquiesces avec un large sourire sur les lèvres affirmatif. Des caca de papillons mais non, ils ne volent pas, ils préfèrent ne pas être trop encombrant. Et puis parfois, y’a même des paillettes d’accord, tu vas beaucoup trop loin Ashley, il est temps de s’arrêter dans ta connerie ! Secouant la tête pour me remettre les idées en place, un petit rictus se poste sur mes lèvres. non, je ne suis malheureusement plus riche du tout et ce, depuis pas mal de temps. Le coeur serré, la gorge qui se noue, la vérité qui me revient en plein visage Non… je ne suis pas du tout milliardaire, loin de là. Je ne vis que de ma danse et de quelques shows de temps en temps, voilà tout. J’ai été riche il fut un temps, enfin mes parents, mais moi, non je n’ai pas de sous, et je vivais encore dans un quartier latinos avant d’emménager dans ma colocation actuelle. j’ai mis du temps à me faire à l’idée, mais je n’y arrive toujours pas. Il m’est bien difficile de ne pas pouvoir vivre comme je vivais avant, avec tout cet argent, mais la réalité est ce qu’elle est, et je ne peux pas vivre au-dessus de mes moyens. toi tu vis ou ? te demande-je avant de te parler de mes cours et de ce que je pourrais faire pour t’aider un peu la patience, je ne sais pas, c’est pas vraiment mon fort on va dire, mais je suis certaine que t’es pas un boulet que tu sais utiliser ce petit cul que tu as, faut juste que tu prennes conscience de tout ça m’exclame-je, large sourire sur les lippes, mon coeur crie à nouveau famine. Satané ventre sur pattes ! ah toi aussi t’es du genre esprit tordu, intéressant petit sourire en coin, je place çà dans un coin de ma tête. La pluie commençant à se faire entendre, laissant les touristes et les habitants de la ville se cloîtrer dans tous les endroits secs de la cité des anges. je suis plutôt four réponse de mon ventre surtout qui raffole des bonnes pizzas cuites dans un bon vieux four. je suis sûre que t’as une bonne adresse pour nous d’ailleurs

Pourquoi tes parents ne t’ont-ils pas donné une soeur aussi chouette que cette Ashley ? Elle est complètement déjantée, l’amie que t’aurais aimé avoir plus jeune, celle à qui tu aurais pu raconter quelques confidences sur un oreiller au cours d’une pyjama party. Au lieu de ça, t’as trouvé que des mecs aussi farfelus que toi et t’es presque devenue un garçon manqué en calquant leurs comportements. Disons que ça te serait jamais venue à l’idée de penser à du caca pailleté pour qualifier tes besoins. T’es loin de la nana à fond dans les préjugés féminins, mais parfois, t’aimerais entrer dans les clous de ces stéréotypes. « Oh, eh bien, moi j’vis justement dans un quartier latino, ton témoignage me donne espoir en l’avenir » T’façon, tu n’as jamais connu l’opulence non plus, tu as été élevé dans une famille moyenne, typiquement américaine et ça t’irait de crever en restant dans cette strate. C’est la vraie vie, la meilleure. La mal bouffe, les tuiles qui tombent sur la gueule, les éclats de rire au tour d’une partie de Monopoly. Et merde, la jolie rousse a peu de patience, elle te supporterait pas bien longtemps au quotidien. En tout cas, elle a visé dans le mil. T’as pas conscience d’avoir un joli petit cul et que le dandiner pourrait attirer davantage les conquêtes. La conversation se poursuivant, la pluie finit toutefois par vous surprendre. Et comme tu kiffais cet instant avec la jeune femme, tu décides de l’inviter à l’abri et c’est la pizzeria qui remporte la victoire. « Eum, oui, suis-moi, je t’emmène à The Hearty Slice ! » Ton GPS intégré, tu te mets en route avec ton sac à dos vulgairement rempli de tes affaires. Les gouttes se fracassant de plus en plus sur vous, tu presses le pas et sursautes lorsqu’un éclair lumineux éclaire la rue. « Bon dieu de merde, j’déteste ça » La main sur le coeur, tu sursautes une nouvelle fois quand le tonnerre gronde et fait trembler le sol sous tes pieds. « Par là ! » La pizzeria enfin en visu, tu traverses la route aux côtés de la belle et lui ouvres la porte pour qu’elle aille se protéger à l’intérieur. Mais en entrant sur le carrelage avec tes semelles mouillées, tu dérapes et t’accroches à la taille de la rouquine devant toi, l’entraînant alors dans une chute où ta tronche s’aplatit littéralement entre ses fesses.

J’ai du vécu pour mon jeune âge. Je suis passée de cette fille à papa, une petite fille de riche, à qui on donnait tout à une fille complètement pauvre. Les parents ayant tout perdu, j’ai fini dans un quartier latino ou je n’avais pas vraiment ma place au départ. Une rouquine dans une monde de latino, de jolies brunettes, çà faisait tout de même un peu tâche. C’est avec l’aide d’un de mes demis-frères que j’ai fini par trouver un petit peu ma place. J’ai eu la chance de tomber sur un homme comme lui, quoiqu’il soit un peu trop protecteur sur les bords. Je n’ai grandis qu’avec des hommes autour de moi, sans compter ma mère, la seule femme de la famille avec moi. J’ai toujours eu autant beaucoup trop de testostérone, non que çà m’en déplaise, mais j’ai eu parfois du mal à me faufiler entre tous les hommes qu’il pouvait y avoir à la maison. ah oui ? Et tu vis dans quel quartier ? Peut-être que nous avons été dans le même ? J’ai déménagé en début d’année dans un quartier bien plus riche comme tu l’as si bien soulevé tout à l’heure, mais ce n’est pas avec mon agent que j’aurais pu me payer tout çà ahah petit rictus, repensant à tout l’argent que j’ai perdu, quand mon père a fait faillite. Les économies à la banque, je ne veux pas y toucher, préférant les garder de côté en cas de besoin. tu vois le bien chez tout le monde toi, non ? te demande-je sans aucun préjugés, pas même un jugement. Au contraire, la curiosité vient me piquer au vif à chaque fois que tu ouvres la bouche. Incroyable tout de même, pour une fille qui n’aime pas trop qu’on vienne me parler, surtout quand on ne me connait pas. Te laissant choisir notre destination pour pouvoir se libérer de l’emprise que la pluie a sur nous c’est parti alors prenant la route à tes côtés, l’eau commençant à réellement s’en prendre à nous, rêvant déjà d’une bonne pizza. Un éclair nous coupe dans notre élan, te laissant sursauter mais non, çà va aller, t’en fais pas te dis-je pour t’apaiser. Tout ce qui passe dans le ciel me fascine, j’aime les étoiles, les planètes, la pluie, les éclairs, l’orage, enfin, tout ce qui touche au ciel me prend vraiment aux tripes. Suis-je folle ? oui, peut-être mais je ne peux m’empêcher de m’arrêter et de contempler le ciel à chaque fois que je le peux. contemple moi çà, c’est si beau, faut pas en avoir peur ! te prenant par la main pour t’apaiser, nous continuons notre trajet, mon ventre commençant à crier famine comme il se doit. En arrivant, tu glisses, te rattrapant comme tu peux, mais c’est sur ma taille que tes mains veulent s’accrocher, m’entrainant avec toi dans ta chute. alors çà… c’était pas prévu ! plaisante-je je veux bien que tu te redresses que je puisse me relever par la même occasion te dis-je entre deux éclats.

Il est bien ton quartier. Il est animé dira-t-on. C’est une partie de l’Amérique du Sud en Amérique du Nord. D’autres saveurs. Un univers plus exotique et bien moins sécure. T’as fini par t’y faire et ne plus frôler les murs. Tête haute, tu fais désormais partie du décor. Certains t’ont même adopté, mais tu ne dirais jamais non à un déménagement vers un quartier plus aisé avec pelouse bien tondue. « Dans une résidence de Boyle Heights. Comment ça ? Tu y es hébergée gratuitement ? » Ou alors elle est en couple avec un homme bien plus riche. Les rencontres peuvent bouleverser un vie après tout. « Moi ? Au contraire, je suis toujours la première à flairer l’embrouille et les âmes impures, mais la tienne me semble saine » Tu te mets à te fendre la poire et la pluie vous surprend. Et ouais, ça arrive même à Los Angeles de se manger une averse de temps à autre. La destination annoncée, tu y files sans attendre avec la belle rouquine. La nature mécontente s’exprime puissamment. Ton coeur fait un bond et se répercute sur toute ton enveloppe corporelle. Sale éclair. Il t’a presque rendu aveugle. « J’suis maudite, je serais capable de capter la foudre et de griller sur place » Les cheveux en serpillière, tu te sens soudainement apaisée lorsque Ashley attrape ta main tremblotante. Un peu de force puisée chez elle et tu reprends la route pour enfin parvenir à la pizzeria. Suivant de près la demoiselle, tes semelles dérapent sur le carrelage et tu te vautres en l’entraînant dans ta chute. La tête dans son popotin, tu te sens drôlement rougir dans cette position. « Oui oui » que tu lui lances, ta voix étouffée. « Excellent airbag, j’aurais pu me péter le menton » Un brin perturbé, tu te relèves et tends la main à ta victime. « Excuse moi, je t’ai dit que j’étais maudite » Les clients se faisant rare, tu salues le boss interloqué derrière le comptoir. « Rien de grave Giuseppe, on va prendre une large Sicilienne et deux Cocas » Un grand sourire soulevant tes pommettes rouges et tu inspectes ton invitée, inquiète « Tout va bien ? Rien de cassé ? »

Ce quartier je le connais depuis quelques années. Ce quartier, il a eu du mal à m’accueillir parce que je suis une petite rouquine et que je ne suis pas du tout comme eux. Blanche, rousse, je suis le stéréotype de la Californienne et pourtant, je suis loin de l’être. Je ne le suis plus du tout depuis que mes parents ont divorcés, depuis que nous avons perdu tout l’argent qui définissait finalement notre famille. J’ai dû réapprendre à vivre ailleurs, dans un quartier qui n’était pas le mien, ou je ne me sentais pas à ma place avant que mon demi-frère me prenne sous son aile, nous rapprochant chaque jour un peu plus. Cette relation que nous avons tissé, je la chérie, je ne l’échangerai pour rien au monde. C’est lui qui m’a tout appris ici, c’est lui qui m’a donné une place dans cette communauté que je ne connaissais pas. Non, attends, je pense qu’on s’est mal comprises. Ma mère s’est remariée avec un latino, qui vit avec ses deux fils, des jumeaux, et nous sommes venus vivre avec eux à Boyle Heights. Mais maintenant que je travaille à temps pleins et que j’essaie aussi de percer dans le monde de la danse, j’ai déménagé, et je vis à présent avec mes colocataires à Pacific Palissade. C’est un vif changement. je te souris, tu sembles être le genre de personne qui ne se prend pas la tête à parler avec une personne si tu ne la sens pas. ah oui je vois, tu sais flairer les gens avant même que tu leur parle c’est çà ? T’as donc vraiment l’âme d’une journaliste dis moi petit clin d’oeil, amusée de voir que t’as vraiment tout pour devenir journaliste. ou alors, t’es du genre un peu sorcière et tu flaire bien les âmes pures et impures ? autant rester dans un bon délire avec toi, non ? L’éclair qui passe, le tonnerre qui gronde, et ta peau qui frisonne, je vois bien la peur dans tes yeux et tu me le fais très vite comprendre. Sourire attendrie, je te réconforte du mieux que je peux Mais non, ne dis pas çà et puis y a très peu de probabilité pour que tu sois touchée par la foudre, surtout à Los Angeles, tu sais avec toutes les précautions qu’il y a, ne t’en fais pas ta main dans la mienne, mes cheveux longs reprenant leur forme, ondulant un peu, ils vont vite avoir besoin que je les attache. Une fois arrivées, c’est avec une grande surprise que ta tête se retrouve dans mon postérieur, un bon airbag pour amortir ta chute mais pas la mienne. non mais y a pas de mal, disons… que c’est surprenant d’avoir ton visage dans mon postérieur ! ce n’est clairement pas commun, et c’est… un peu désagréable pour le coup. Sourire sincère, effectivement, tu m’avais prévenue. mais non, c’est surtout la faute à la pluie, j’aurais pu moi aussi tomber tu sais, le sol est hyper glissant. tu commandes pour nous deux, je grimace un peu quand tu parles de coca, car je suis une vraie PEPSI tu vois, mais je ne dis rien, et souris à ton interlocuteur. Non, rien de cassé, et toi çà va ? Par contre, je dirai pas non pour qu’on s’asseye à une table, parce que j’ai plus de jambes avec mon entrainement de la journée et cette petite chute rien de mieux que de me retrouver le cul sur une chaise du coup tu viens souvent ici à ce que je vois et la pizza que tu as commandé contient quoi ?

Elle avait raison, tu l’avais mal comprise. C’est fou comment les fausses idées s’amoncellent en une fraction de seconde. Ne jamais juger ou se fonder une opinion trop vite Astrid. « Wow, je comprends mieux. Sacré changement » Enfin, t’ignorais totalement la vie qu’elle menait avant ce remariage, mais vu sa couleur de peau quasi-translucide, elle devait vivre ailleurs, dans un quartier beaucoup moins instable que Boyle Heights. « Un peu des deux, je décrypte vite les gens louches, mais je parie que toi aussi tu le peux, il suffit d’aiguiser un peu plus son oeil » Si on veut ne rien voir, c’est de notre faute. Combien de fois tu t’es tiré les cheveux en entendant des filles se lamenter sur leur petits-copains infidèles ou violents. Bordel, ça se voyait, faut arrêter de croire qu’on peut changer la nature d’un être humain parce qu’on est unique. Peu importe, tu ne t’éterniseras pas sur ce sujet. T’as plutôt envie de profiter de la compagnie de Miss Ashley, mais le vent tourne, les larmes du ciel tombent sur Terre. Une orage gronde au dessus de vous et un éclair frappe non loin. Pétrifiée, tu sursautes et imagines déjà le pire. « T’es très optimiste comme fille, encore plus que moi, y a pas photo » Rassurée par le contact émis par la rousse, tu reprends la route en direction de la pizzeria où un drame se produit. La maladresse te frappe de plein fouet. Une chute en duo. Tu atterris dans les fesses de la belle et sens que votre dîner risque d’avorter. Cependant, contre toute attente, la jeune femme apaise tes doutes et te permets de te ressaisir en pensant à autre chose que le moelleux de son postérieur. La commande lancée au bout de la pièce, vous vous relevez enfin en vérifiant d’éventuels dégâts. « Tout va bien, tu m’as sauvé d’une visite à l’hôpital. Mais oui, va t’asseoir, choisis notre place, il y a l’embarras du choix » Ouais, comme si tous les accros à la sauce tomate s’étaient volatilisés à l’approche de la tempête. « Oh oui, je suis pas une grande cuisinière. Eum, quelques rondelles de doigts humains et des tranches de hamsters » Pouffant de rire, tu tires une chaise et t’y assieds en poussant un soupir de soulagement. « J’rigole hein, la base. Tomate, chorizo, mozza, olives, chèvre, ça te va ? T’es allergique à un truc en particulier ? »

J’étais mauvaise quand j’avais de l’argent, cette partie de moi, je ne la montre plus parce que quand j’y repense, je sais que ce que j’étais n’était pas vraiment moi. Obnubilée par l’argent, mes parents me donnaient toujours tout, j’avais tout en un claquement de doigts, et tout perdre fut une difficile épreuve qui finalement s’est avérée meilleure que je ne l’aurais pensé. On dit souvent que l’argent n’achète pas le bonheur, mais il en faut tout de même un minimum pour pouvoir vivre, on ne va pas se mentir. cependant, ce que j’ai, je le chérie vraiment et si j’avais plus, j’imagine que je serais encore cette femme beaucoup trop fausse, beaucoup trop hautaine que j’avais pu être. Vivre dans ce quartier improbable m’avait aussi forger un caractère et m’avait montré une dure réalité. Oui vrai changement mais tu vois, je pense que çà m’a fait le plus grand bien. C’était tellement étrange au départ, parce que soyons honnête, je suis rousse, blanche, donc forcément c’était pas forcément facile, mais çà m’a donné envie de faire de bonnes choses, çà m’a aussi forgé un caractère et je suis contente d’être devenue la femme que je suis aujourd’hui tu vois. dis-je en toute sincérité. Je ne sais pas si je serai la femme que je suis aujourd’hui si les choses avaient continuer d’être ce qu’elles étaient et si j’avais continuer à avoir tout cet argent coulant à flot autour de moi. Haussant les épaules, oui, il m’arrive de vraiment décrypter les gens, même si par moment, je n’ai pas du tout envie de le faire, c’est plus fort que moi, je n’ai pas envie de tomber sur une personne peu recommandable, ou qui pourrait me faire du mal Oui, je suis comme toi. Je n’ai pas envie de souffrir, ou de me retrouver dans quelque chose que je ne voudrais pas tu vois, alors j’aime bien décrypter les gens, et voir s’ils sont fais pour entrer dans mon cercle d’amis, dans ma vie. Je ne donne pas ma confiance aussi rapidement, mais toi, tu vois, j’ai vu tout de suite, que t’étais du genre folle, et solaire, çà me plait ! te tirant la langue, j’essaie de toujours prendre le positif chez les gens, et dans la vie en général parce qu’elle est courte et que j’ai envie d’en profiter un maximum. C’est pas forcément facile, mais si tout était donné, et simple, ce serait tellement ennuyeux ! il faut être optimiste ! Je pars du principe qu’on peut tout perdre, je suis la preuve vivante, mais faut pas baisser les bras, et la vie est beaucoup trop courte, alors je la prends comme elle vient et j’en profite ! mais bien évidemment, que par moment j’ai mes peurs, j’ai mes angoisses, je me questionne aussi, mais j’essaie de toujours en sortir quelque chose de positif ! tu imagines si mon fessier était encore plus bombé, je crois que tu ne serais même pas tombée par terre ! plaisante-je, prenant cette situation étrange à la rigolade. prenant place à une table, laissant la bonne odeur de ce restaurant se faufiler au travers de mes narines, je ferme les yeux un instant. Une fois les pupilles de nouveau visibles, j’ai un sourire incroyable sur les lèvres. Fou rire en t’écoutant, tu es de bonne compagnie et nous n’avons même pas l’impression de nous être rencontrées il y a quelques heures oh je ne suis pas grande cuisinière, il ne faut pas que je m’approche de la cuisine pour être honnête ! Je pourrais y mettre le feu, ou faire n’importe quoi ! ne jamais me mettre un couteau entre les mains ! Non çà me va très bien, mais je gouterais bien à une autre aussi … petit clin d’oeil, je suis une vraie gourmande aucune allergies à l’horizon, tu peux y aller, du moment que tu ne me fais pas manger des anchois et ce genre de chose ! j’accompagne mes dires d’une petite grimace.