Nyx, c'était les courbes qui s'enfilaient dans cette robe rouge, c'était la séduction qui perlait sur ses lèvres pulpeuses, la mine aguicheuse, le regard ténébreux qui ne laissait qu'entrevoir un long mystère sur ce qui se cachait derrière ses yeux. Elle portait son plus beau masque ce soir, au milieu des lumières tamisées de ce club plongé dans le noir. Elle attendait quelqu'un, une ombre qui avait traversé son destin, Vesta qui l'avait embrasé le temps de quelques mois avant qu'elles ne se brûlent dans leur choix, celui de s'être abandonnées l'un dans l'autre dans une relation passionnée que leurs tourments avaient fini par arracher. Elle s'était placée devant l'estrade, au milieu de toutes ces âmes qui n'attendaient qu'elle, la succube qu'elle avait toujours dans la tête, elle qui avait beaucoup trop aimé se nourrir de sa chair lors de leurs entrevues qui avaient ouvert la porte aux ténèbres.

Elle arrivait, Vesta, de sa démarche sensuelle et féline, Nyx qui l'aurait reconnu entre milles alors qu'elle agitait ses courbes féminines sous les néons qui embrasait son physique. Son coeur palpitait d'envie, de désir, et son regard s'animait dans le noir, comme des étoiles qui commençaient tout doucement à traverser ses iris à la simple vision de sa peau qui se dénudait devant son minois. Son regard croisa le sien, et un rictus amusé s'installa sur ses lippes. L'envie de la provoquer, de jouer, d'oublier surtout que son monde s'était écroulé. Et elle aimait se retrouver avec elle dans leurs jeux interdits auxquels elles y revenaient avec appétit. Elle se mordit la lèvre, lui faisant comprendre qu'elle la trouvait belle, Vesta, qui n'avait jamais pu se substituer dans beauté presque irréelle. Elle tendit un billet, l'invitant à se rapprocher d'elle pour le déposer dans l'élastique de son bas, en profitant discrètement pour caresser sa hanche, pour lui laisser sa marque, son attirance.

- T'es belle...

Qu'elle souffla, son regard parlant bruyamment à sa place.

Nyx, sous les vapeurs d'une chaleur arythmique amenée par les déhanchements sensuels de la danseuse qu'elle avait nombre de fois caressée dans son lit, elle sombrait dans son propre vice, bien consciente qu'elle allait se perdre de nouveau dans la passion de leurs maux, ceux qui dansaient toujours sur sa peau, son corps qui n'était toujours pas lavé de son parfum tenace, agressant sa patience altérable. Dans son regard à Vesta, elle voyait bien qu'il se passait quelque chose. C'était silencieux, invisible, et pourtant, c'était là, au milieu de ce club bondé où Nyx ne voyait que la nymphe qui emplissait l'illusion de ce vide. Elle sentit son coeur bondir lorsqu'elle s'éclipsa dans les loges, parce que Nyx, elle en voulait encore, toujours plus, elle qui avait été sa muse le temps de quelques mois rythmés par ses émois.

Elle sortit dehors, s'allumant une clope, attendant que Vesta ne passe par la même porte. Elle n'était même pas sure qu'elle avait terminé sa soirée, mais dans le doute, Nyx, elle préférait attendre, sachant pertinemment qu'elle n'avait pas grand chose d'autre à faire sous le ciel étoilé. La fumée s'infiltrant dans ses poumons, elle repensait à elles, à leur histoire morte-née, à force d'avoir trop espéré, elles s'étaient brisées.

L'arrogance perlant sur ses traits, Nyx, elle se sentait puissante au milieu de sa souffrance, dans cette perte de repères qui l'air de rien l'avait conduit à ne plus avoir de peur de voir un jour que tout s'arrête. Piégée dans les flammes de son propre Enfer, Nyx, elle touchait plus terre, elle était en bas, dans les méandres des ténèbres qu'elle caressait, comme pour encore mieux s'y complaire. Elle se fichait de tout, à la base, mais là c'était davantage le cas. C'était surement les avantages de n'avoir plus que le chaos qui habillait son âme. Suite à un bruit dans son dos, elle fit volte face pour se retrouver devant Vesta dont l'allure lui prédisait qu'elle ne comptait pas mâcher ses mots. Mais ça, Nyx y était habituée, elles deux qui n'arrivaient jamais à faire autrement que d'être dans la perpétuelle explosion des sentiments. La cigarette fumante sur le coin des lippes, Nyx, elle sourit en coin à sa remarque, la séduction imprégnant ses iris, attirée par son charme exquis.

- Je profite du spectacle comme tout le monde. J'ai pas le droit ?

Elle demanda, un air de défi sur le visage, le regard valsant entre ses lèvres et ses opales. Elle roula des yeux à sa remarque de manière nonchalante, peu à même de s'expliquer sur le fait qu'elle se fichait maintenant de tous ces vautours qui attendaient sa chute, puisqu'elle s'était déjà perdue dans ses tourments obscurs.

- Depuis quand ça te fout quelque chose de savoir ce que j'fais de ma vie ? Tu t'en inquiétais pas tant, quand t'étais dans mon lit.

Elle tira une nouvelle fois sur sa cigarette avant de la balancer par terre, ses orbes scrutant la moindre parcelle de ce visage qui lui manquait.

- Et si j'te disais... Que tout ça n'importe plus ? Que j'ai peut-être juste envie qu'on se retrouve ce soir... Comme avant... ?

Elle s'était rapprochée sensuellement de la belle, lui tournant autour comme si elle était prête à lui tomber dessus, à planter ses crocs dans son jolie cou qu'elle avait envie de voir rougir sous la pulsion passionnelle de son désir.

- Je t'ai pas manqué depuis tout ce temps... ?

A force de tout prendre pour acquis, elle en avait payer le prix, Nyx qui essuyait maintenant l'échec de ses vices, de son tempérament excessif. C'était surement ce qu'elle avait toujours apprécié chez Vesta. Ce côté sauvage et insatiable qui les avait trop de fois liés dans leurs retrouvailles, dans ces ébats qui se terminaient avec passion, Nyx qui avait toujours adoré lui laisser dans son cou ses traces, cette attirance fauve qui s'était continuellement terminée dans la rage. Elle savait qu'elle lui avait surement fait du mal, comme elle lui en ferait encore, parce que Nyx, elle était pas douée pour prendre soin des autres ni des choses, elle excellait dans pour causer du tort.

- Il me semble qu'on se devait rien. Alors de quoi tu te plains ? Des meufs, tu peux t'en trouver pleins avec ta beauté. Y'a rien qu'à voir le nombre de gars qui te matent d'ailleurs.

Nyx, elle voulait jouer la nonchalance, ses orbes valsant avec avidité sur ses traits d'une perfection affligeante. Elle provoquait, elle jouait, niant le fait que pourtant, elle s'était brûlée au contact de sa peau qui avait fini par la rendre accro. Elle lâcha un soupir lorsque Vesta vint la bousculer pour la plaquer comme le mur, un sourire sur ses lippes pour défier ses instincts obscurs.

- Tu sais très bien que les strass, ça a jamais été pour moi. Sinon, qu'est-ce que j'aurais fait avec toi ? Peut-être juste que j'te veux toi ce soir. Ca te suffit pas ?

Elle se mordit la lèvre, sachant pertinemment qu'elle remarquerait son jeu de séduction qui n'était jamais dissimulée, elle qui portait toujours sa sensualité avec fierté. Elle pouvait sentir son souffle chaud caresser son visage, et Nyx, elle se faisait violence pour ne pas céder tout de suite, préférant avant tout user de son charme pour l'attirer dans son carnage.

- Si j'suis là, c'est pas par hasard. J'aurais pu aller ailleurs. Et j'suis venue là, pour te voir toi.

Qu'elle lâcha, peu à même de dévoiler ses faiblesses de manière frontale, elle qui préférait tourner autour des mots pour décrire ses maux. Sa jambe vint doucement remonter le long de sa jambe, jusqu'à sa hanche, ce simple contact l'électrisant.

- J'ai envie que tu me fasses tout ce que tu me faisais avant... J'veux ta peau, tes lèvres, ton corps... J'veux te laisser des marques, j'veux que tu me réchauffes... Parce que t'en es carrément capable. Et tu sais que moi aussi...

La tenta-t-elle d'une voix envieuse, ses lèvres venant danser juste au-dessus des siennes pour la happer dans son jeu, son désir explosant dans la moindre cellule de son corps en manque de vie, en manque de l'oubli qu'elle savait lui offrir.

Elle avait pas envie qu'on l'atteigne, pas une seconde fois. Alors Nyx, pour cacher sa peine, elle jouait la mauvaise foi. Elle se jouait de ses airs hautains et mauvais qui en réalité ne reflétait que l'étendue de tout ce désir qu'elle rejetait. Parce que Vesta, elle savait y faire pour laisser son empreinte sur sa peau, pour tatouer son image à l'intérieur de sa tête jusqu'à délicieusement empoisonner ses veines.

- Y'a que toi qui t'es sentie humiliée dans l'histoire. Mais vas-y Vesta, t'as raison, j'suis la méchante connasse qui t'as juste baisé pour mieux t'envoyer balader. On sait très bien toi et moi que dans l'histoire on était deux à se vouloir et à s’abîmer.

Elle roulait des yeux pour faire voir son impatience, lui faisant comprendre qu'elles étaient toutes les deux des poisons l'une pour l'autre quand elles étaient ensemble.

- T'es un super bon mcdo alors. Genre un truc super bon que j'pourrais bouffer pendant des heures...

Elle sourit en coin, s'amusant de ses tentatives de séduction allégées par ses provocations, parce que Nyx, elle aimait voir Vesta dans tous ses états, elle aimait voir la passion les ronger jusqu'à la moelle. La tension était telle entres ces deux déesses que tout opposaient, qu'elle n'avait pas résister à son contact sensuel, à son corps qui vint se perdre entre ses cuisses, à sa langue qui dévalait sa peau comme un délicieux supplice.

- J'espère que t'es prête à recevoir ma vengeance... Parce que tu sais très bien que j'te laisse jamais sur ta faim moi... Et là, j'ai très faim de toi en plus.

Qu'elle souffla doucement à son oreille, la respiration déjà survoltée par son désir qui se révoltait, sa cage thoracique s'embrasant au contact de ses doigts tout près de sa poitrine. Elle arqua un sourcil curieux à sa demande avant de rire légèrement.

- J'me mets à genoux que pour te donner du plaisir, tu l'sais bien.

Elle sourit, joueuse, son regard valsant autour d'elle, comprenant que Vesta ne lâchera pas l'affaire.

- Tu veux que je m'excuse d'être une connasse alors que c'est qui te fait tomber dans mes bras ? Tu m'apprécierais mieux, si je me soumettais à toi, t'es sure ? C'est pas moi, ça. T'as oublié que j'viens de faire vingt bornes juste pour profiter de toi. J'le ferai pas pour n'importe qui.

Elle admirait son beau visage, ses opales se perdant dans son regard. Et Nyx, sans prévenir, elle s'avança pour emprisonner ses lippes.

- Je t'ai jamais pris pour acquis...

Le murmure vint s'échouer sur ses lèvres, elle qui restait incapable de partir en arrière, happée par son charme qui la conditionnait à rester près d'elle.