Une main portée à ton menton, tu frottes nerveusement ta barbe, jamais tu n’avais parlé de tes activités officieuses à Jade, jamais tu n’avais voulu l’exploser à ça et pour une fois ce n’était pas par cupidité ou égocentrisme, non, c’était pour elle. Tu savais pertinemment que si elle savait qui tu y été, elle aussi aurait droit à une cible dans le dos, elle aussi devrait vivre en regardant par-dessus son épaule. Tu ne lui avais pas fait quitter son ancienne vie pour ça, tu ne l’avais pas recueillie pour la voir finir trouée de balles, voire pire. Toi, Ethan, tu voulais qu’elle ait la vie que tu n’avais jamais eu, tu voulais qu’elle puisse profiter sans avoir à craindre quoi que ce soit.
Tu l’avais recueillie pour en faire un de tes pions, le plus loyal d’entre eux, celui qui ne te quitterai jamais, la clef d’un Eden que tu visais depuis longtemps, mais jamais tu n’aurais pensé que tu t’y serais attaché tant, que tu lui apportes autant et qu’elle fasse de même avec toi. Pour l’une des rares fois de ta vie, tu tenais plus à l’autre qu’à toi-même.
Mais tu lui devais la vérité maintenant parce que tu savais pertinemment qu’elle continuerait à creuser et qu’elle pourrait attirer l’attention des mauvaises personnes. Alors quand tu entends toquer à la porte, c’est avec ce visage froid que tu l’accueilles. « Assieds-toi Jade. » pas d’embrassade, pas de sourire, pas de questionnement futile. Tu vas droit au but sans jamais ne la quitter du regard. Tu retournes ton pc portable lui montrant la page du Sweet Asylum. « Ca c’est le Ethan que tu connais. » puis tu ouvres lentement le tiroir de ton bureau et tu déposes ton Glock sur le bureau avec un sachet de pilule. « Ca c’est celui que tu ne connais pas, et celui que tu dois oublier quand tu sortiras. » tes mains finissent par s’entrelacer, les coudes ancrés sur ce grand bureau, tu plantes ton regard dans le sien. « Jade, c’est pour ton bien que je te dis ça. Oublie ce que tu as entendu, oublie ce que tu vois. Je ne veux pas que tout ça fasse partie de ta vie. » la voix est grave, posée. Est-ce qu’elle saura te pardonner ce secret, tu l’espères silencieusement détaillant de tes yeux ce visage que tu apprécies tant et que tu redoutes tant de voir déçu.

@Jade Pryor

Jade accueille le trajet de son domicile à celui d'Ethan comme un moyen de se calmer, d'organiser ses idées. Au fond, elle sait ce qu'elle a entendu, sans réussir à se mettre dans la tête que ce soit plausible. Il lui aurait vraiment caché quoi que ce soit ? A elle ? Elle marche d'un pas vif, mélange d'anxiété et de colère naissante, prête à exiger les réponses qu'elle est certaine de mériter.
C'est un visage fermé qui l'attend derrière la porte d'entrée, auquel elle n'est pas habituée. Elle traverse la pièce, défiante, pour aller prendre place sur une chaise. "Quel accueil chaleureux." Si ça la renvoie à de mauvais souvenirs, elle n'en laisse rien paraître. Depuis le temps, Jade sait dresser des murs entre elle et ses émotions. Le mécanisme lui a déjà sauvé la vie, mais aurait tout aussi bien pu la lui coûter. Elle observe Ethan, l'écoute, tente de trouver un sens à ce qu'elle a sous les yeux. Une arme. Des cachets. Violence, drogue. Elle connaît bien, elle a traîné dans ce monde-là. Elle relève la tête lentement, offre un sourire angélique à son bienfaiteur. "C'est déjà tout oublié !" Son visage enfantin laisse place à un regard noir, un léger rire sarcastique lui échappe. "Non mais tu te fous de moi ! Tu me sors un glock et des pilules et tu t'attends à ce que je rentre gentiment chez moi ? Je suis venue pour avoir des explications, pas pour ce genre de bullshit." Elle croise les bras, laissant son corps parler pour elle. Si elle est friande de mensonge avec tout un chacun, quand il s'agit d'une personne de son cercle proche, elle ne supporte pas autre chose que Vérité et Honnêteté.

Pendant un court moment tu crois l’avoir convaincue, tu te dis que tu as de la chance qu’elle soit aussi compréhensive mais son rire balaie violemment cette utopie dans laquelle tu été tombé. Tu t’enfonces profondément dans ton fauteuil ne la quittant pas des yeux. « Une explication ? Ce n’est pas assez clair ce qui se trouve sous tes yeux ? » tu réouvres lentement ce même tiroir en sortant une grosse liasse que tu poses à côté du sachet, fruit de tes ventes, de ton confort de vie. « C’est plus clair là ? » finalement tu te rapproches d’elle, te redresse de ta position, ton air est encore plus froid qu’il ne l’était déjà. « Ecoute Jade. Cette vérité. Si je te la donne, tu devras vivre en regardant toujours par-dessus ton épaule. » tu fais glisser le glock jusqu’à elle « et tu devras apprendre à te servir de ça. » et finalement tu t’assois à ses côtés et prends ses mains dans les tiennes, tu veux qu’elle saisisse l’importance de ce que tu t’apprêtes à lui dire, mais surtout les conséquences que ça implique. « Tu es sûre de vouloir changer la vie que tu as actuellement ? » est-ce que la vérité vaut autant, est-ce qu’elle mérite de lui faire tout perdre, ce confort que tu lui avais offert, cette vie stable, tu désirais vraiment que ça reste comme ça, qu’elle puisse profiter de tout ce qu’elle voulait sans avoir à se soucier de rien. Tu ne veux pas que son image change de toi, tu lui accordes beaucoup trop d’importance, autant à elle qu’à son regard, tu ne veux pas voir la déception de son regard et pourtant, fatalement, c’est la seule chose qui peut arriver. Toi aussi tu réagirais comme ça à sa place.

(HJ: T'inquiète c'est parfait @Jade Pryor )

Putain de merde. Ce n'est pas très joli, mais ce sont les mots qui tournent en boucle dans son esprit alors qu'elle dévisage Ethan, sourcil droit arqué, prête à montrer les dents s'il ose esquisser l'ombre d'un mensonge. Elle pensait en avoir fini avec ce genre d'histoires. Alors oui, elle aime taper sa petite trace de coke de temps à autres, c'est vrai. Mais loin est l'époque où ses meilleurs amis étaient des dealeurs, ou des types violents. L'époque où elle devait sans cesse être sur ses gardes pour se défendre, sauf quand elle était trop défoncée pour se rappeler qu'elle n'avait plus de domicile. "Tu sais ce qui n'est pas clair ?" Sa voix tremble légèrement, elle se mord la lèvre, tente de garder le contrôle d'elle-même. "Petit un : pourquoi je n'apprends ça que maintenant ? Tu sais d'où je viens putain, c'est toi qui m'a ramassée dans la rue !" Elle arrache ses mains à celles d'Ethan et essuie une larme de rage qui s'échappe sur sa joue. "Petit deux : tu aurais pu m'en parler sans que j'y sois mêlée, j'vois pas pourquoi tu dois automatiquement essayer de me mettre un flingue dans les mains." Elle se lève, incapable de rester assise plus longtemps, son regard passe des billets à l'arme, de l'arme au sachet de drogue. Peut-être que les cachetons qu'elle achète de temps en temps en soirée viennent d'un mec du réseau d'Ethan ? "Petit trois : tu es qui exactement dans tout ça ? Gros bonnet j'imagine ?" C'est la ronde des questions, tout se bouscule dans son esprit. Elle n'a rien vu. Quatre ans qu'elle le fréquente quasiment quotidiennement, et elle n'a rien vu. Plus qu'une perte d'estime à l'égard de son hôte - elle en a vu d'autres - c'est une perte de confiance qui vient s'abattre sur elle comme une chape de plomb.

Difficile pour toi de la blâmer, de lui en vouloir. Difficile pour toi de trouver les arguments pour ta défense dans tout ça, tu aurais voulu que tout ça se passe différemment, mieux, tu aurais voulu qu’elle ne l’apprenne jamais. Un secret lourd à porter, mais qui lui aurait donné une certaine sécurité, du moins, pas de mise en danger. « Tu sais très bien pourquoi, tu me voyais te récupérer et le lendemain te dire, ‘Ah au fait, je traîne dans des histoires de drogues, de gang, tout ça tout ça, j’espère que ça ne te dérange pas ein’, je voulais pas te mêler à ça Jade. » Inévitablement, les larmes coulent t’arrachant un pincement au cœur, toi qui été supposé ne pas en avoir, tu découvrais pour l’une des premières fois de ta vie ce qu’on appelait : la peine. Tu sais pertinemment qu’un morceau de confiance s’est sûrement brisé et qu’il sera dur à reconquérir, à recoller, mais ce n’est pas ce qui t’importe le plus là, c’est sa sécurité à elle. « Parce que maintenant, que tu le sais, ton comportement va forcément changer, y’a plein de gars, là, dehors, qui rêvent juste de renverser ce royaume, alors si tu prends pas de flingue pour te défendre, tu crois qu’ils vont faire quoi avec toi ? » ton poing s’écrase violemment contre la table, parce que tu sais pertinemment les conséquences que ça engendre, ce qu’elle a entendu l’a faite indirectement entrer dans cette organisation, dans ton royaume fait de sang et d’argent. A ton tour tu te redresses revenant prendre place sur ton siège, ton visage plongé dans tes mains, moment de silence que tu laisses flotter, tu tentes de te calmer pour le lui annoncer. « Oui je suis à la tête du réseau. » et qu’elle le veuille ou non, ça ne changera pas, parce que quand tu signes pour ce genre d’organisation, c’est un aller simple, et en général t’en ressors pas vivant. « Maintenant si tu veux toute l’histoire, prends ce putain de Glock dans tes mains, montre moi à quel point t'es en colère Jade.» parce que tu n’accepteras pas de tout lui dire si elle a trop peur de tenir une arme, bien trop accroché à l’âme de celle que tu as une fois sauvée.

@Jade Pryor

"T'as eu quatre ans." Jade fait les cent pas dans la pièce, lionne enragée. Déception ; il lui a caché tellement de choses à son sujet, elle se retrouve face à une toute nouvelle facette de lui. Dont elle ne saurait toujours rien si elle n'avait pas surpris une conversation privée. Colère ; elle se sent trahie, lésée, c'est une réaction à chaud. Tristesse ; elle se sent plus seule que jamais. Tourbillon d'émotions dans la tête de Jade.

Elle le dévisage, soudain blême. "Et tu crois que personne n'aurait pensé à s'en prendre à moi même avant que je sois au courant ?" Elle a un mouvement de recul quand le poing d'Ethan rencontre la table, produisant un choc sonore. Il l'intimide. Evidemment, elle ne l'a jamais pris pour un tendre, mais ce qu'elle vient d'apprendre la remue. Et si en lui cachant la vérité il l'avait mise en danger au lieu de la protéger ? L'aveu de son leadership au sein du réseau achève Jade, qui se laisse tomber sur le siège, les jambes coupées. Elle passe ses mains dans ses cheveux. La désagréable impression de perdre pieds avec la réalité fait son chemin. Elle n'est pas étrangère à tout ce qui est illégal, mais pas dans ces proportions. "Putain de merde." Cette fois, les mots lui échappent.

Une ombre s'installe dans le regard de Jade alors qu'elle pose ses paumes sur la table, se penchant vers Ethan. "Sérieusement ?" Elle se met de nouveau debout, saisit l'arme posée sur la table et la pointe vers la télé. C'est la première fois qu'elle a un flingue en main, c'est plus lourd que ce à quoi elle s'attendait - et elle n'est pas sure de savoir s'en servir. Pourtant, elle ressent une furieuse envie d'exploser l'écran qu'elle tient en joug. "C'est ça que tu veux ?" demande-t-elle, fixant toujours la télé.

Tu lèves la main et arbores un air d’incompréhension, quatre ans oui, mais le temps n’avait rien à faire là-dedans, six mois, un an, dix ans, la question n’était pas là. « C’est pas le temps le problème, c’est le contenu de la phrase Jade, t’aurais réagit différemment si je te l’avais dit il y’a une semaine ? Ton regard aurait quand même changé, et tu m’aurais fait la même remarque. » parce qu’on fond tu sais qu’elle t’aurait toujours reproché de ne pas le lui avoir dit assez tôt. Tu te frottes le front nerveusement, en colère après toi-même de ne pas avoir su la protéger, tu as merdé Ethan, et maintenant, tu dois gérer la tempête que tu as fait naître.
« Bien sûr que je le crois ! Tu penses que j’agis contre ton intérêt ? Que je veux te voir finir par terre ensanglantée ? Tu crois que j’ai envie de venir à la morgue identifier ton cadavre ? » doucement les veines se dessinent sur ton visage contracté par cette colère que tu n’arrives pas à contrôler, parce que pour toi, tu as toujours agis dans son intérêt, pour la première fois de ta vie tu avais fait preuve de bonté et de gentillesse à l’égard de quelqu’un et ça se retournait contre toi, et la vérité Ethan, c’est que ça te faisait énormément mal à la poitrine.
Ton regard ne la quitte pas, l’analyse constamment et quand finalement elle saisit l’arme, tu te redresses, rapproches ton visage d’elle, conserves cet air froid. « Sérieusement. » Et ton poing heurte à nouveau la table pour la bousculer, parce que dans ton monde, dans ce monde dont elle veut tant entendre parler, il n’y a pas de place pour la douceur, pour la pitié et encore moins pour l’hésitation.[b]« Fais-le ! » tire Jade, montre-lui à quel point tu peux être forte et à quel point tu ne peux pas être sous-estimé. Montre-lui que tu es digne de recevoir une confiance totale et que tu es prête à rentrer dans ce cercle, parce que c’est trop tard pour faire marche arrière maintenant Jade.

@Jade Pryor

Elle balaie ses questions d'un haussement d'épaule. Toutes ces certitudes ont disparu, plus rien ne fait sens, elle est plongée dans le flou. Avec la désagréable de s'être de nouveau mise dans le pétrin. Comme quoi, chassez le naturel, il revient au galop. Tu croyais quoi, Jade, que t'aurais la vie facile dans les beaux quartiers comme ça, en claquant des doigts ? Réveille toi !

Le flingue toujours pointé vers le téléviseur, ses mains commencent à trembler. Elle verrouille ses poignets, inspire profondément, hors de question qu'il la prenne pour une faiblarde. Elle ne l'est plus depuis longtemps. Alors sa réflexion se met en marche, à toute vitesse. Si elle s'engage là-dedans, si elle tire, alors c'est pour toujours. Elle a vu les films, rencontré des membres de gang, elle sait qu'on ne sort pas de ce genre d'organisation comme d'un moulin. Primo. Elle devra apprendre à tirer, et au bout d'un moment les cibles en carton seront potentiellement remplacées par des êtres de chair et de sang. Pas sure que la violence coule à ce point dans ses veines. Deuzio. Pour que ça marche, il est nécessaire qu'elle soit capable d'accorder à Ethan une pleine confiance de nouveau. Tertio. Et dernier point, et non pas des moindres : son espérance de vie se verra drastiquement raccourcie, certes, mais elle ne manquera plus jamais de rien c'est sur. Et c'est sûrement ça qu'il l'emporte. C'est sûrement la peur d'un jour être de nouveau obligée de voler et de magouiller pour survivre qui va la pousser dans les bras du crime, au lieu d'envoyer Ethan dans le mur en lui criant qu'il est barge et de quitter sa maison. Alors elle presse le petit levier qui débloque l'arme, lentement, ses paumes sont moites et elle doit s'y reprendre à plusieurs fois. Silencieuse. Elle vise, et presse la détente. PAN. La télé est indemne. Le mur est troué. Visiblement, le tir, ce n'est pas inné pour Jade. Elle laisse ses bras tomber le long de son corps, arme pointée vers le bas, et tourne la tête vers Ethan. "Satisfait ?" Voix cassante. Pour ne pas trahir l'émotion.

Les pupilles sont dilatés, tu es captivé par la scène, désireux de savoir la voie que prendra la belle, de voir ce qu’elle à dans le ventre et si elle est prête à passer à l’acte. Tu observes chaque mouvement attentivement et quand finalement le coup part, un sourire se dresse lentement sur ton visage, pas celui du gars bienveillant, le malin, celui du méchant garçon, ce visage que tu ne lui as jamais montré parce que tu voulais faire d’elle un ange. Et même si la télé n’a pas été touchée et que c’est le mur qui en a fait les frais, tu es quand même content de savoir qu’elle ne se laisse pas bouffer par la peur. « Oui. Mais maintenant en plus de tes activités derrière les platines, tu vas en avoir des nouvelles, à commencer par le tir. » tu attrapes la liasse roulée qui traînait sur ton bureau et lui lance « prends ça, considère-le comme un cadeau de bienvenue, garde le glock, il est à toi maintenant. » tu attrapes ensuite le sachet de pilules et le remues de ta main droite « Ca, tu le veux ou je peux le ranger ? » ton air a complétement changé, tu es passé de l’homme colérique à celui qui est complétement apaisé, dualité particulière et foudroyante que tu montres, tu finis par ancrer tes mains sur la table que tu surplombes. « Maintenant que tu m’as montré ce que tu avais dans le ventre Jade, je suis obligé de te faire rentrer dans la boucle, tu sais ce que ça signifie ? » tu contournes à nouveau la table te rapprochant d’elle, déposant avec une douceur rare une caresse sur sa joue. « Tu vas faire partie intégrante d’un monde obscur et dangereux, mais très lucratif, tu vas devoir suivre un entraînement intensif et tu risques de vouloir bien souvent détourner le regard de certaines choses, mais tu ne pourras pas. » ce monde est cruel, mais tu lui as laissé le choix de l’oublier, de passer son chemin.

@Jade Pryor

Sa vie vient de basculer. Encore une fois. Tout ce à quoi elle était habituée vient d'être balayé par un glock. Elle ne prend pas encore tout à fait la mesure de ce à quoi elle s'expose. C'est imprécis, c'est nouveau, et c'est effrayant. Surtout, ce n'était pas ce qu'elle avait prévu de faire de sa vie. Quid de ses rêves de célébrité ? Les mains tremblantes de nouveau, elle pose l'arme sur la table basse. Check-up rapide : nervosité, nausée, excitation, appréhension. Le combo gagnant, jackpot pour Jade ! Légèrement sonnée, elle n'en perd pas ses réflexes et rattrape au vol la liasse de billets qui vole en sa direction. Sacré paquet de thunes. Etoiles dans les yeux, sa cupidité est bien réveillée. Elle saisit le sachet de pilules et la range dans sa poche, les yeux plissés, se demandant si Ethan va réagir. Il est méconnaissable, elle ne l'a jamais vu sous cet angle. Il a l'air d'un prédateur, dangereux, minutieux, calculateur. Bien plus intimidant que quelques minutes auparavant, quand il débordait de rage. La froideur mesurée, ça fait son effet.

"Merci pour les cadeaux, c'est Noël avant l'heure." elle lâche d'un ton sarcastique. Elle fait quelques pas dans la pièce, ressent à nouveau une folle envie de s'enfuir à toutes jambes, sans pour autant passer à l'acte. C'est trop tard. Maintenant, tu assumes. Tu as pris ta décision. "J'ai besoin d'en savoir plus. Tu me garanties que tu feras tout ce que tu peux pour me protéger ?" Non pas qu'elle en doute réellement, mais elle a besoin de l'entendre. Après tout, il s'est bien gardé pendant des années de lui montrer l'autre versant de sa personnalité. Et si aujourd'hui marquait le jour où il cessait de prendre soin d'elle ? "Ce sera quoi mon rôle exactement ?" Pas envie de devenir une vulgaire dealeuse de rue. En fait, si elle a bien compris, elle n'aura pas envie de faire la plupart des choses qu'on lui demandera. Combien de temps avant que son âme soit bonne à jeter ?