Les regrets sèment leurs graines dans ton esprit torturé par la honte, mais ce n'est pas le temps de les laisser t'emporter. Il y a un temps pour les doutes, un temps pour la douleur, un temps pour jeter un regard sur son passé et ses erreurs, mais il y aussi un temps pour l'amour, et c'est ce que tu souhaites semer, dans les bras et le coeur de ce grand gaillard de six pieds deux qui se tenait debout, devant toi, et qui te regardait comme si tu étais le seul au monde à ses yeux. Ce que tu voyais dans son regard te chavirait, et tu n'attendais que le moment où il poserait enfin ses lèvres sur les tiennes. Et il le fit. Une délicieuse chaleur vous enveloppe, la passion vous dévore aussitôt, ton coeur tambourine si fort qu'il est presque perceptible. Tes mains se réfugient au creux de ses reins, l'attirant un peu plus contre toi, tout contre toi et tes lèvres s'entrouvrent, laissant un chemin à la langue de Vinnie de venir rejoindre la sienne.

J’ai un jour entendu dans une chanson you put your arms around me and I’m home et je n’avais jamais réalisé à quel point c’était vrai jusqu’à ce que tes bras se retrouvent autour de mon corps et mes lèvres sur les tiennes. Je pousse d’ailleurs un petit soupir d’aise en continuant de t’embrasser, laissant ma langue retrouver la tienne, envoyant une onde de choc dans mon corps qui se réverbère jusque dans mon bas ventre.

Euphorie. Sa présence, vos retrouvailles, son sourire, son visage, vos baisers, le contact qui unit vos corps, tout, te transporte sur un petit nuage duquel tu ne veux en aucun cas redescendre. Ce sentiment d'euphorie qui s'accapare de toi t'empêche de réfléchir convenablement, d'être en mesure de mettre un frein pour apprécier à petites doses l'instant présent. Tes doigts papillonnent directement sur la peau de ses reins, tu souris contre sa bouche, alors que tes mains quittent leur emplacement, glissant vers le haut sur la peau brûlante du tatoué, entraînant avec elles son chandail.

Tous mes sens sont en éveil, le cœur battant terriblement fort dans ma cage thoracique. Je ne pensais jamais te revoir Warren. J’ai attendu et attendu, mais l’espoir s’amenuisait à vue d’œil. De t’avoir ici avec moi maintenant? J’ai l’impression que c’est trop beau pour être vrai. Pourtant, ces sensations sont carrément réelles et putain, on ne fait que s’embrasser et je suis déjà à l’étroit dans mon jeans. Tes mains passées sous mon t-shirt le remontent désormais et je me détache de tes lèvres le temps de le faire passer par-dessus mon tête. Je te regarde droit dans les yeux quelques secondes avec un sourire flottant sur mes lèvres avant de venir te retirer ton haut à mon tour. « Am I crazy or are you even more shred than you used to be »

Émoustillé par le simple contact des mains, la course des doigts sur la peau brûlante de désir, ce corps qui prend forme sous tes doigts, dont tu commençais à connaître les moindres recoins, les moindres oeuvres d'arts qui parsemaient sa peau noire d'encre. Il est beau, Vinnie. Ton Vinnie. Non, pas encore. Peut-être jamais, au fond. Même si t'aimerais bien pouvoir le dire un jour. Your Vincent, rien qu'à toi. Tu ravales ta salive rien que d'y penser, retenant un sourire idiot qui prend naissance sur ton visage. Torses nus, face à l'autre, vous vous toisez un instant. Des mois que vous ne vous étiez ni regardés, ni touchés, ni embrassés. Sans le quitter des yeux, tes doigts glissent sur la ceinture de son jeans, que tu t'empresses de détacher, baissant la fermeture éclaire aussitôt. Do you like it? Là-bas, à Folkestone, pour exprimer ta rage face à ton père, c'était à travers la boxe que tu te défoulais. La course, la boxe, le gym. Tu t'entraînais trois fois plus qu'avant... voilà l'résultat.

Je te regarde comme si tu étais une œuvre d’art, une statue sculpté durant des heures pour avoir les formes parfaites. Une courbe par ici, un angle par là. Putain c’que t’es beau Warren. « I love it. Not that you weren’t good looking before, cause you were… But damn. » Tes doigts s’activent sur ma ceinture et mon pantalon et je te laisse faire, ma respiration déjà plus rapide et mon visage brûlant. J’avale difficilement ma salive et fixe le travail de tes mains avant de relever le regard sur ton visage et de venir t’attraper par la mâchoire pour venir t’embrasser sans douceur cette fois.