Le cœur et la tête bien à l'opposé l'un de l'autre, il t'arrive bien souvent de te contredire dans tes actions comme dans tes paroles ; tes émotions prennent bien souvent le dessus sur la raison alors que tu devrais l'écouter. Aujourd'hui est un parfait exemple pour démontrer ton côté contradictoire. Départagé entre une multitude d'émotions, de faits et de potentielles conséquences, tu n'as su où donner de la tête. Tu n'avais su quoi décider entre fuir Min', rester tout simplement ami ou le faire tien. Sans vraiment réfléchir, tu avais opté pour le faire tien. Pendant un court instant, lors de votre bataille dans la mer, tu avais complètement oublié les conséquences de le remettre dans ta vie. Vous étiez soudainement redevenus les deux adolescents amoureux dans le passé, tu étais allé chercher le baiser que tu avais toujours eu tant peur de donner.

Les lèvres posées sur les siennes, tu savoures chaque instant le collant toujours un peu plus à toi, ne voulant pas qu'il s'échappe. Tu reçois avec grand plaisir une réponse positive à ton geste. Essoufflé par votre jeu plus tôt, votre échange ne dure pas assez longtemps à ton goût et ses lèvres se séparent des tiennes qui affichent maintenant un magnifique sourire. Tu le vois ensuite toucher ses lèvres comme pour s'assurer que c'est bien réel, son sourire l'est en tout cas et ça te réchauffe le cœur de voir qu'il t'aime aussi, que c'est réciproque. Collé à lui, tu sens son cœur battre à toute allure et tu sais que le tien bat tout aussi vite que le sien. Ton sourire s'agrandit alors encore plus. Il te dit alors que tu n'as pas fini de l'étonner. Ses paroles te ramènent à la réalité, aux conséquences de cette confession. Vous ne pouvez pas être ensemble, pas tout de suite du moins. Ton sourire s'estompe un peu, mais reste toujours collé à ton visage. Tes yeux, toutefois, ne trompent pas, la tristesse s’y lis alors qu'il ramène ta main sur son cœur pour te prouver à quel point il t'aime ; l'effet que tu lui fais. Tu figes alors, tu ne sais pas quoi répondre ni quoi faire. Tu sens alors ta respiration s'accélérer et tu te retrouves à chercher un peu ton souffle. La chaleur semble alors insoutenable et ta tête commence à tourner. « J'ai... j'ai chaud... j'me sens pas très bien... » ton sourire disparaît alors peu à peu alors que tu cherches de plus en plus ton air, tes yeux se remplis alors de larme alors que tu te retiens à Min' pour ne pas perdre pied dans l'eau. « Faut qu'on sorte de l'eau. » Tu as bien dit ''on''. Bien que tu prends de nouveau conscience des conséquences de votre union et du fait de potentiellement le perdre s'il advenait à apprendre la vérité, tu l'inclus encore dans ta vie. Tu veux qu'il reste à tes côtés.

Tu ne peux t'empêcher de sourire d'une façon niaise, suite à ce baiser tant attendu. Le coeur gonflé d'amour pour Samael, tu le regarde avec les yeux brillants de mille feux. Tu as encore un peu de mal à y croire alors que tu touches tes lèvres du bout des doigts afin de t'assurer que ce n'était pas qu'un rêve. Tu es réellement heureux pour la première fois depuis un long moment déjà. Tu peux même ressentir à nouveau ces papillons dans ton ventre virevolter dans tous les sens. Ça chatouille, mais c'est une sensation agréable. Vraiment agréable. Tu te sens comme flotté sur un petit nuage ...jusqu'à ce que tu remarques le regard de Samael changer. Le tiens change aussi mais devient inquiet.

La respiration de ton ami se change et devient de plus en plus rapide. Instinctivement, tu t'approches alors de lui et le soutient par la taille de peur qu'il ne tourne de l'oeil dans l'eau. Que se passait t-il? Faisait t-il une crise d'angoisse à cause de ce baiser? Il dit qu'il a chaud et ne se sent pas très bien. Immédiatement, tu as ta réponse. Portant un peu d'eau à sa nuque afin de le calmer un peu, tu hoches ensuite oui et dit "Viens, on sort!" avant de l'aider à marcher jusqu'à la terre ferme. Une fois arrivé, tu l'assois doucement sur le sable chaud en prenant soin de garder ses pieds au frais, dans l'eau. Tu lui recouvre ensuite les épaules de ta propre chemise avant de prendre place à ses côtés et te mettre à lui caresser tout doucement le dos.

D'une voix calme et pleine de bonnes intentions, tu dis "C'est le baiser qui t'a mis dans cet état?" puis sourit tristement en coin mais d'une façon tout de même rassurante "Hey ...Soit assuré que ...pour ma part, j'ai vraiment adoré. En fait, j'en avais énormément envie depuis extrêmement longtemps, à vrai dire...Je suis content que tu aies su faire les premiers pas. Je te trouve très courageux..." puis tout doucement, tu passes ta main dans ses cheveux afn de dégager un peu son front. Tu veux qu'il comprenne réellement que tu l'aimes et approuve de tout coeur son geste mais aussi, que tu es là pour lui...

Tu as l'habitude des crises de panique, tu en fais depuis tout petit et Min' le sait. Tu as tendance à être un petit écureuil stressé qui ne sait où donner de la tête dans certaines situations alors que dans d'autres tu gardes le plus grand sang froid de la planète. L'amour a toujours eu le don de créer de l'angoisse chez toi sans que tu ne puisses trouver la raison du pourquoi du comment. Ça te rend nerveux, point barre. Maintenant, avec tout ce qui se passe dans ta vie et le retour de Min', tu avais le parfait mixte pour te taper une crise. Toutefois, tu aurais tellement préféré que cela n'arrive pas devant ton rayon de soleil, mais le baiser n'avait pas vraiment été prévu. Tu avais complètement agi spontanément sans réfléchir un instant. Maintenant, ton esprit paniquait quant à la suite des événements. Voulant t'aider, Min' te tien par la taille pour éviter que tu ne coules s'il arrivait que tu tournes de l’œil. Il t'incite ensuite à sortir de l'eau et à t'asseoir dans le sable. Tes pieds touchent encore l'eau ce qui te permet de te garder quelque peu au frais. Tu le sens alors te recouvrir les épaules de sa chemise et tu sens dès lors l'odeur de son parfum si enivrant.

La respiration toujours saccadée et les larmes aux yeux, tu essaie de te calmer alors que Min' tente de découvrir la source de ton anxiété. « C'est pas ça.. enfaîte si, mais... » tu n'arrives pas à placer deux mots sans penser à tout lui déballer sur ta vie, mais tu ne peux pas faire ça, pour votre sécurité tu te devais de tout garder pour toi. Toutefois, d'un autre côté, tu n'étais pas pour le laisser se poser un tas de question. Tu lui dois au moins un semblant d'explication. « C'est... c'est juste que je suis pas sensé... je suis pas sensé avoir de petit ami... » Les mots étaient sortis tout seuls sans que tu ne réfléchisses totalement à leur porte. Tu venais littéralement de dire que tu avais envie qu'il soit ton petit ami ou que vous l'étiez déjà. Sans attendre sa réponse, tu rajoutes rapidement en laissant quelques larmes couler : « On peut rentrer à la maison? » Une maison qui était enfaîte ta caravane.

Tu avais été habitué depuis longtemps aux crises d'anxiété de ton ami et depuis toujours, tu t'étais promis d'être toujours à ses côtés lorsqu'il en ferait. Cependant, la vie étant ce quelle elle, elle vous avait séparé pendant un long moment avant que vous puissiez vous retrouver aujourd'hui. Tu voulez compenser le temps perdu et le voir aussi mal t'avais immédiatement donné l'envie de t'en occuper au mieux. Maintenant hors de l'eau, tu lui avais déposé la veste sur les épaules et pris place à ses côtés, espérant que ta présence le calme un peu. Doucement, tu t'étais mis à lui caresser le dos du bout des doigts afin qu'il retrouve un semblant de zénitude mais ton coeur se fendit en mille en voyant les larmes de Samael couler le long de ses joues rosées.

Lentement, tu te mis à les essuyer du revers de ta main mais sa réponse de pris de court. Ton geste en suspend, tu te mis à le regarder droit dans les yeux. Confus. Pourquoi n'avait-il pas le droit? et ...venait-il de dire qu'il aimerait que tu sois son petit ami? Tu allais prendre la parole lorsqu'il demanda de rentrer à la maison. À sa maison, bien sûr. Pinçant tes lèvres, tu acquiesças avant de te relever et lui tendre les mains pour l'aider  se remettre sur pieds à son tour. Une fois debout, une de tes mains se déposa sur son épaule et l'autre se mis à lui caresser tout doucement ls cheveux avant que tu ne décides de le serrer fort dans tes bras sans un mot.

Les secondes passèrent et vous étiez toujours l'un dans les bras de l'autre lorsque tu te reculas et eu un faible sourire en disant "Samael ...Je ..." et pris une pause pour rassembler tes idées avant de continuer d'une voix légèrement saccadée "...Peu importe ta raison, je veux que tu saches que... Je t'aime ...et je t'aime trop pour te laisser à nouveau filer entre mes doigts, compris?" puis ton regard maintenant embué de larmes se posa dans le sien. Ta lèvre inférieur se mis à trembler alors que tu tentais de retenir tes propres émotions. Tu devais être fort pour lui, pour vous ...mais tu craignais réellement qu'il prenne peur et s'enfui loin de toi. Tu ne le supporterais pas...Vraiment pas...

Toi qui as l’habitude d’aller te cacher au moindre signe d’anxiété, tu te retrouves maintenant en pleine crise sur une plage publique. Tu es bien loin des autres visiteurs des lieux, mais la présence de Min’ ainsi que son regard posé sur toi empire la situation. Tu as autant envie qu’il reste qu’il ne parte loin de toi. Tu détestes que l’on te voie dans un tel état, tu te sens si stupide de réagir ainsi et si vulnérable également. Une personne normale n’aurait pas agi de la sorte, non? Ta vie n'est pas normale de toute façon et cette situation te stresse au plus haut point. Tu veux être avec Min’ malgré la vie que tu mènes, mais tu sais qu’il pourrait facilement se mettre en danger en étant avec toi. Tu décides donc de lui dire que tu ne peux pas vraiment avoir de petit ami, que c’est impossible pour toi avec la vie que tu as. Tu espères alors que tes paroles suffiront à le repousser légèrement ou du moins à ne vouloir qu’être un ami avec un petit plus. Quel égoïste tu pouvais être en ce moment. Comment peux-tu pratiquement lui proposer une telle chose alors qu’il est maintenant évident que ce dernier est amoureux de toi comme toi tu l’es de lui. Ce petit ange te le fait d’ailleurs bien savoir alors qu’il te prend dans ses bras afin de te consoler ; c’est après un instant collé ainsi qu’il fait finalement sa déclaration. Il t’aime et il ne compte pas te laisser quitter sa vie de nouveau. Les larmes coulent de nouveau sur tes joues et tu te sens de nouveau stupide ; stupide de ne pas lui mentir en lui disant que ce n’était que pour s’amuser, stupide d’avoir cette crise de panique et stupide pour avoir décidé de l’embrasser le premier. Les erreurs ayant déjà été commises, tu ne peux vraiment revenir en arrière pour éviter toutes douleurs. Alors tu cherches bien vite tes larmes du revers de la main avant de prendre celle de Min’. Tu retournes ensuite vers la chaise de camping que tu avais laissé avec ton roman un peu plus loin. « Porte pas attention au bordel chez moi, j’ai pas beaucoup de place... » dis-tu alors que vous marchez vers une petite rue remplie de diverses petites caravanes. Les larmes complètement disparues de tes yeux, tu agis presque comme si tu n’avais jamais eu de crise, un petit sourire des plus adorables est même apparu sur tes lèvres alors que vous avancez vers ta petite caravane stationnée non loin de la plage. « Comme tu peux voir, on est quand même beaucoup à vivre comme ça et c’est pas la seule rue comme ça. LA est beaucoup trop cher pour bien des gens. » rajoutes-tu alors que tu déverrouilles la porte de ton petit chez toi.

Ta caravane est de la grosseur familiale, mais date des débuts des années 2010. Elle a dix ans, mais fait parfaitement l’affaire afin que tu puisses vivre confortablement sans trop devoir payer une multitude de factures. Comparativement à ce que tu avais dit à Min’, ton chez-toi n’est pas bien en bordel. Tu as certes beaucoup de fournitures d’art, mais toi semble tout de même bien organisé malgré l’air de chaos qui semble régner dans certains recoins. « Voilà… c’est chez moi… dis-tu alors que tu refermes la porte d’entrée après que Min’ soit entré.

Tu ferais tout pour cet homme, c'est donc sans mystère que ton coeur se brise en le voyant aussi mal. Si tu pouvais prendre toutes ses peines et ses misères, tu le ferais. Disons que vous avez tellement eux de hauts et de bas ensemble que tu peux presque lire en lui comme dans un livre ouvert. Cependant, là, tu as du mal. Il semble limite terrifié et cela te fait peur pour lui. De quoi a t-il peur? Du regard des gens tourné vers eux? Tu en doutes. Sa blessure, sa crainte doit être bien plus profonde que la peur du regard posé sur eux. Ne voulant pas le contrarier, tu décides de le suivre tout en gardant sa main fermement  dans la tienne jusqu'à sa roulotte. Tu avais bien remarqué son changement d'attitude durant le trajet. Il souriait... Comme si rien de tout cela venait de se passer.

En entrant dans sa demeure, tu pousses néanmoins un léger rire avant de dire "C'est joli, Sam ...J'aime bien! On peut voir que tu es un vrai artiste ..." avant de tout doucement caresser sa nuque du bout des doigts. Passant ta main lentement sous ses petits cheveux à la base de sa tête. Voulant t'assurer qu'il soit à nouveau calme, tu décides de le tourner vers toi et de plonger ton regard dans le sien. D'une voix posée, tu dis alors "Samael, je veux que tu saches que je serai toujours là pour toi et ce, peu importe la situation... D'accord? Je veux vraiment que tu le comprennes..." puis lentement, tu te mets à caresser tout doucement sa joue de ton pouce avant de lui donner un tendre baiser sur les lèvres.

Tu espères sincèrement qu'il ait compris le message. Qu'il réalise que si tu es revenu dans sa vie comme ça, que ce n'est pas qu'une coïncidence. C'est le destin. Le pur destin. Retrouvant peu à peu ton sourire, tu dis alors "J'ai une autre bouteille de vin dans mon sac ...Tu as des coupes ou on fait comme tantôt et on boit au goulot?" puis tu dépose ton sac sur le comptoir afin d'en sortir tes vivres ainsi que la bouteille que tu débouches naturellement et sans trop d'effort. L'envie de boire était toujours présente mais encore plus après ou pendant une forte poussée de stresse. Pour toi, c'était le moment idéal pour retrouver l'amertume du vin et ce poison qui te fait autant de bien que de mal.