Vesta commençait à se sentir un peu bizarre en vérité… Elle savait pourquoi elle était venue mais la raison de son inquiétude se dissipait de plus en plus. Le fait qu’il se confie un peu, d’entrevoir sa vulnérabilité tout ça… C’était des choses qui plaisaient à Vesta, elle n’allait pas se mentir. Elle qui pensait séduire, peut-être qu’elle était en train de se laisser séduire elle-même pas le beau brun. « C’est vrai que pour le coup, on sait tous les deux ce que ça fait de mettre nos valeurs avant nos relations… » : et c’était finalement un point commun assez rare à partager surtout pour deux personnes n’étant pas dans le même domaine. « C’est jamais agréable ni facile à comprendre qu’à tout moment, la personne avec qui t’es peut se barrer en mission et qu’il faut juste le respecter et l’accepter… » ajouta-t-elle en haussant un peu les épaules.

Finissant de manger, elle finit également son cocktail et appela le serveur pour reprendre un truc à boire. « Je vais prendre une desperados, tu reprends un truc ? » demanda-t-elle avec un sourire à son interlocuteur. La commande faite, elle croisa les bras sur la table avec un petit sourire en regardant le beau brun. « D’ailleurs je me suis toujours demandé, ton prénom… Ziggy… tes parents étaient fans de Bowie ? » demanda-t-elle avec un petit sourire un peu curieux en se mordant la lèvre. Avec les prénoms originaux comme ça, les questions pouvaient passer ou casser, elle espérait juste ne pas avoir fait de bourde.

Au final, Ziggy ne savait même plus ce qu’il faisait ici.
Il parlait tout naturellement avec Vesta, oubliant même qu’ils aient pu avoir des différents au début. Notamment à cause de son travail et du sien à elle. Il ne jugeait pas, mais il doit bien avouer que si elle n’avait pas été membre d’un gang, ça aurait été beaucoup plus simple. Ils savaient certainement ce que cela faisait en effet. Ziggy vivait pour le FBI et elle vivait pour son gang. A la moindre erreur, cela peut devenir fatal.  
« En effet, c’est loin d’être simple. » mais c’est la vie.
Un jour, il devra certainement faire des nuits blanches pour pouvoir résoudre une enquête. Il pouvait totalement perdre la vie à la moindre. Leur premier verre se termina, alors qu’il mangeait tous les deux leur tapas tranquillement. La discussion était simple. Il réfléchit quelques secondes avant d’approuver de la tête.
« je prends la même chose » un truc soft pour pouvoir rentrer en vie chez lui.
Il fut plutôt surpris en l’entendant demander la provenance de son prénom. Sa dernière chips en main, il raclait le font du guacamole avec. A vrai dire, il ne s’est jamais réellement demandé la provenance de son prénom. Après tout, il ne parlait quasiment jamais avec ses parents. Quand il le faisait, ça se terminait souvent en engueulade.
« j’imagine… j’avoue n’en avoir jamais parlé avec eux. On a des problèmes de communication » et il vivait très bien loin d’eux.

Vesta fit une moue, craignant d’avoir été sur un terrain glissant en parlant des parents. Elle posa sa main sur la sienne avec douceur avec un sourire désolé. « On n’est pas obligé d’en parler… Je sais ce que c’est les familles compliquées... » Un père qui se barre du jour au lendemain, poussé à bout par sa femme alors qu’il avait tout fait pour que le divorce se fasse à l’amiable. Elle qui lui interdit de voir ses filles après le divorce. Se remarie et fait une ribambelle de mômes, en plus de ceux que le nouveau mari avait déjà… Ce mari qui maintenant est atteint de démence et recule à vue d’oeil. Pas étonnant que Vesta ait pris son destin en main et subvienne elle-même au besoin de sa petite sœur.

Repensant à tout ça, elle ne s’était même pas rendue compte qu’elle avait laissa sa main sur celle de Ziggy et retrouvant ses esprits, elle retira sa main en rougissant un peu avec un petit sourire. « Pardon… » s’excusa-t-elle sans vraiment savoir de quoi elle s’excusait. Merde, c’est qu’elle devenait un peu niaise la mafieuse. C’était dur de se mentir sur le charme du jeune homme, surtout lorsqu’il laissait paraître ce passé compliqué, leurs similitudes malgré tout ce qui les séparait. Et le fait que c’était "interdit" ne rendait le désir que plus présent. Les desperados furent posées sur la table et l’arrachèrent à sa rêverie. Elle tinta sa bouteille contre celle de Ziggy. «  A ce moment... » dit-elle avec un petit sourire en lui faisant un clin d’oeil.

Il n’y avait pas mort d’homme.
Ziggy n’était pas proche de sa famille, mais il avait eu une nourrice qui le traitait comme sa mère et Andres était son frère de cœur. Cela n’était pas un sujet sensible, c’était juste sa vie.
« Ce n’est pas un sujet facile, ne t’inquiète pas » dit-il avec un sourire au coin.  
Il avait pris cette habitude, sa vie était ainsi. Ses parents sont encore ensembles, mais cela ne veut pas dire que tout va bien dans leur couple. Ils ne se voient pas, c’est beaucoup plus simple comme ça. Certainement qu’ils avaient des relations extraconjugales, ça ne l’étonnerait même pas. Il n’avait même pas remarqué la main qu’il avait sur la sienne. Ils s’étaient tous les deux perdus dans leur pensée.
« ce n’est rien » dit-il avec un sourire aux lèvres.
Il n’y avait pas mort d’homme après tout. Les nouvelles boissons arrivèrent et ils purent trinquer de nouveau ensemble. Un simple sourire suffisait et il put boire une gorgée de sa bière.
« tu as prévu quoi dans les prochains jours ? » demanda-t-il curieux.

Vesta opina doucement. Elle était heureuse que Ziggy soit si compréhensif, elle craignait que sa maladresse ne soit plus difficile à avaler pour le jeune homme. Et puis cette main qu’elle avait laissé traîner sur la sienne sans s’en rendre compte… Elle sourit lorsqu’il confirma que ce n’était rien. Heureusement malgré tout, les verres vinrent distraire cette petite gêne et elle trinqua avec lui.  « Les prochains jours ? Je bosse en début d’après midi dans les prochains jours… Mais rien de spécial prévu les soirées. Et toi ? » Elle ne savait pas trop si il demandait ça par pure curiosité ou pour peut-être lui proposer qu’ils se revoient. Quelle que soit la raison, elle sentait son coeur battre un peu plus fort. Les santos la laissaient pas mal tranquille en ce moment – ce qui était aussi une frustration qu’elle n’arrivait pas à avancer par conséquent – donc elle n’avait même pas dû les remettre dans la conversation, ce qui aurait à nouveau probablement un peu plombé l’ambiance. « J’imagine que t’as des longues journées toi… » dit-elle, sans pour autant reparler spécifiquement de son boulot FBI. De toute façon, fallait pas être une taupe pour savoir que probablement que les cadets du Bureau avaient énormément de travail.

Cela ne l’avait pas gêné, d’avoir cette main sur la sienne. En fait, il n’y avait pas réellement fait attention, jusqu’à le découvrir quand elle a retiré sa main. Il n’y avait pas mort d’homme après tout.
« je suis dans ma semaine longue, je fais de grosse journée » c’était comme ça dans le monde de la police.
Il lui fit un léger sourire avant de commencer à boire de nouveau sa boisson. Enfin, rien n’empêchait ce qu’ils se revoient un peu plus tard.
« je suis plus disponible la semaine d’après du coup » dit-il en haussant les épaules doucement.
C’est à elle de voir si elle désire le revoir ou non, Andres serait certainement content de savoir qu’ils s’entendent bien tous les deux. Après, il verra sûrement d’un mauvais œil s’ils se rapprochent tous les deux.  
« on peut se voir la semaine d’après » a elle de décider.

Vesta opina lorsqu’il lui parla de sa semaine longue… peut-être qu’il demandait juste par curiosité alors ? Il n’était probablement pas du tout en train de lui proposer un date. Ou alors si ? Lorsqu’il parla de sa disponibilité la semaine suivante… Elle était perdue la Vesta, elle savait pas trop comment elle devait interpréter tout ça. Si elle n’était pas en train de craquer pour ce sourire… elle aurait pu se moquer d’elle-même de la différence entre la méfiance avec laquelle elle était arrivée et le grand sourire qui éclairait ses lèvres maintenant. « Ouais, semaine d’après ce serait très cool… On peut aller à la fête foraine si ça te dit ? » proposa-t-elle. Sa voix s’était apaisée. Comme si elle avait calmé son ton un peu provocateur habituel, passé la nervosité du début de ce rendez-vous… et maintenant, c’était une facette qui se révélait. Elle avait toujours été la pote des mecs et avait du apprendre à se défendre parmi eux, et malgré sa facilité à séduire, dès qu’il s’agissait de parler vraiment, de rencontrer, on voyait qu’elle ne savait pas sur quel pied danser. « Je suis contente qu’on se soit vus...» sourit-elle.

Ziggy n’était pas très clair, comme toujours. Il ne savait pas trop comment aborder les choses, mais il est vrai qu’il voyait Vesta d’une autre manière maintenant. Elle était loin d’être aussi désagréable que d’ordinaire. Elle était même plus plaisante. Ziggy sourit doucement à sa proposition et opina de la tête.
« oui pourquoi pas, ça serait intéressant » cela fait tellement longtemps qu’il n’y a pas mis les pieds d’ailleurs.
Sa bière fut terminée rapidement, et il était temps pour eux de se dire au revoir. Cela te fit plaisir de savoir qu’elle semblait avoir apprécié ce tête à tête pour mettre les choses au point entre eux.
« ça m’a également fait plaisir et on se voit vendredi dans deux semaines, à 18h à la fête foraine ? si ça te convient » il était du matin, donc il ne quittera pas trop tard.