Nom : Vesta… Déesse du feu et du foyer. Mes parents ont du avoir un certain humour en me donnant ce nom-là. C’est que j’ai gardé le feu mais la notion de foyer est assez lointaine… mon idée de la famille est plutôt celle d’une
meute de loups, créée par nécessité et unie par la faim, que celle d’un endroit doux et maternant.
Communauté : J’évolue dans le gang des «
santos » et je vis à Boyle Heights dans le même coin que la plupart des autres membres. Ils m’en ont fait baver pour faire de moi l’une des leurs mais j’ai tenu bon. Je suis une solide moi. On dirait pas comme ça mais je peux casser quelques mâchoires si je m’énerve… Aujourd'hui, je
deale et
vole principalement pour eux.
Travail : A coté, je suis
strip-teaseuse. Et pas la pire d’ailleurs,
even if I do say so myself. J’évolue dans ce milieu facilement étant donné que je me laisse pas marcher sur les pieds mais que je sais la fermer quand c’est en ma faveur. Parfois, je dépasse les limites de mon intitulé de travail, ne nous mentons pas. Il m’est arrivé de faire
l’escorte, que ce soit à l’issue de mes heures de travail ou dans le cadre de mes activités au sein du gang. Je me débrouille aussi en jeux de domination – une voie que j’ai découverte assez lucrative pour un effort extrêmement limité de ma part.
Famille : Comme je disais plus tôt, le gang est ma meute. Pour ce qui est de la famille biologique, le père qui m’a élevé durant mon enfance n’est plus dans les parages, grand bien lui fasse, ma mère s’est mise avec un homme de bonne nature mais qui perd malheureusement progressivement la boule et dont mes demi-frères et demi-sœurs prennent soin à tout de rôle avec ma mère. Il m’arrive de passer une après-midi avec lui et de réussir à le faire rire mais je n’ai pas la patience de beaucoup plus que ça. J’ai
une petite sœur qui est mon sang, et que je défendrai bec et ongles si quelqu’un s’avisait de la toucher. J’apprécie mes demi-frères et demi-sœurs aussi mais pas de la même manière. Tout ce que j’arrive à mettre de côté va pour ma petite sœur…
Divertissement : Comme on peut se l’imaginer, mon quotidien peut être pesant et je n’hésite pas à sortir et à
m’anesthésier à coup de remontants légaux et illégaux pour calmer un peu les démons qui parfois viennent jouer avec ma santé mentale. Mais c’est plutôt rare : les démons hein, la drogue est tout de suite beaucoup moins rare…
Passion : Et même si la vie de tous les jours peut-être ancrée dans un réel pas toujours drôle, j’ai néanmoins le temps de laisser parler ma créativité qui est une part importante de ma personnalité. J’aime me poser dans des parcs ou dans ma chambre et
dessiner pendant des heures ou
taguer des grandes fresques, parfois aussi délicates que des fleurs et parfois plus politiques aussi : comme des slogans contre le racisme et la xénophobie ambiante.
Convictions : Certes, je dois rester discrète d’un point de vue de mes idées politiques pour ne pas trop attirer l’attention mais cela n’empêche qu’en tête-à-tête mes idées sur le
féminisme et sur l’égalité des chances sont très présentes. Et être une travailleuse du sexe ne m’empêche pas du tout d’être une grande féministe, malgré les idées que l’on pourrait se faire.
Style vestimentaire : Mon style est extrêmement
éclectique et n’ayant pas forcément toujours les moyens (mis-à-part quelques tenues pour le travail dans lesquelles j’ai investi ou on a investit pour moi), j’aime
chiner dans les magasins de seconde main.
Amis : Je sais que la plupart des filles, même les plus nunuches, disent toujours « moi je m’entends mieux avec les mecs » mais il faut dire que dans mon cas, c’est assez évident. Pas toutes les nanas sont capables de supporter le
jump in… c’était déjà un pas pour me faire accepter. Et ensuite ma descente, ma tenue sur le joint et ma facilité à parler de sexualité ont fini de
me faire accepter par les mecs autour de moi. De temps quand ils me voient partir travailler d’ailleurs, on dirait qu’il se rappellent que je suis une femme et ils sont capables de me faire une misère de vannes et de sifflements. Mais je sais que ça reste dans le cadre du fraternel et de la bienveillance. C’est ma meute, voilà tout.